Quand Blanche croise le chemin de Gregoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’eloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux.

Valérie Donzelli la réalisatrice du film se confie :

J’ai lu L’Amour et les forêts d’Eric Reinhardt pendant le tournage de Marguerite Et Julien. J’y ai trouvé d’immédiates résonances personnelles, comme cette disposition qu’on a a toujours prendre sur soi, à ne pas complètement exprimer ce qu’on ressent par peur de ne pas être aimé, de décevoir…Mais ce qui m’a vraiment décidée a l’adapter c’est la scène où Gtegoire Lamoureaux fait son mea culpa après avoir entendu à la radio le portrait d’un homme maltraitant sa femme. Comment il retourne la situation pour se poser en victime, et comment ce stratagème pervers fait mouche, parce que la véritable victime de ses agissements ne sait pas y résiste.

La violence conjugale est un sujet d’actualité d’une grande cruauté physique et psychologique qui à long terme détruit à jamais la confiance en soi, et laisse très peu de chance à une éventuelle reconstruction dans des bonnes conditions. Les victimes subissent et encaissent les coups, tentent de faire disparaître les traces à coup de maquillages qui masquent mais ne soigne jamais, la porter à l’ecran sans faire dans le misérabilisme démesuré n’est pas une exercice facile.

Photo : Christine Tamalet © 2023 RECTANGLE PRODUCTIONS/FRANCE 2 CINÉMA/LES FILMS DE FRANÇOISE L’amour et les forêts Un film de Valérie Donzelli Avec Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond, Romane Bohringer, Virginie Ledoyen Sortie en salle le 24 mai 2023

Sauf quand deux immense figures du cinéma endossent les rôles et offrent des performances titanesques à nous glacer le sang par l’horreur de l’histoire, le tout merveilleusement mise en scène par la grande Valérie Donzelli

Si le talent de la grande Virginie Effira n’est plus un secret pour personne, elle continue à nous surprendre à chaque film en dévoilant une nouvelle facette de sa personnalité, comme c’est le cas dans L’amour et la forêt.

Elle devient Blanche et sa sœur jumelle Rose devant la caméra, porte ses personnages aussi haut que possible, la violence, la souffrance, l’isolement passent par son visage si expressif, sa voix devient l’unique lien avec l’extérieur, mais les mots de sortent pas, son corps meurtrie par ses émotions devient sa prison…, la justesse magistrale de sa performance exprime si bien la montée en puissance de la violence conjugale subit hélas par des milliers de femmes. Elle porte clairement la totalité du film sur ses épaules, pour un résultat profondément marquant. 

Dans le rôle du méchant mari violent Gregoire Lamoureaux, nous retrouvons le brillant et combien charismatique Melvil Poupaud, qui n’a pas un rôle facile. Mais pas pour une pointure aussi solide que Melvil, avec ses allures de Dandy séducteur, peu à peu il se transforme en monstre possessif et violent qui martyrise sa femme Blanche. Fascinant de maîtrise, son jeu poignant est littéralement transcendant.

L’ensemble du long-métrage est d’une grande fluidité, grâce au regard juste d’une réalisatrice qui ne bascule jamais dans le cliché. 

Informations Pratiques :

D’apres le roman d’Eric Reichardt 

Titre : L’Amour et les forêts 

De : Valérie Donzelli 

Avec : Virginie Efira et Melvil Poupaud 

Genre : Thriller, Drame 

Durée : 1h45

Date de sortie au cinéma : 24 mai 

Distributeur : Diaphana Distribution

Mitra Etemad