Synopsis : La vie est une courte fête qui sera vite oubliée !
Le très attendu Vortex sortira enfin dans les salles le 13 avril, après plusieurs mois d’attente insoutenable le distributeur du film Wild Bunch coupe enfin le cordon avec son gros bébé et le présente à son public et le moins qu’on puisse dire de cette annonce c’est l’effet d’explosion de joie qu’elle a procuré dans le cercle des fans de Gaspar Noé.
Après le brûlant LUXÆTERNA, le réalisateur nous plonge dans un huis clos anxiogène ou le temps et la mémoire s’affronte sous les yeux mi-clos d’une vie se consumant lentement dans des souvenirs à jamais oubliés.
Des pas lourds dans un appartement ressemblant plus à un interminable labyrinthe où la lumière ou plutôt l’espoir se fait de plus en plus rare, vont et viennent sans cesse. La noirceur infernale d’une fin de vie fragile menant au repos éternel, procure un effet miroir insoutenable.
Vortex prend possession de nos émotions en nous désarment de peu de protections qui nous restait, une sensation étrange de lui appartenir nous colle à nos sièges, sa puissance pénètre jusqu’à nos entrailles glacés de douleurs.
Les images se succèdent, l’immensité des acteurs nous prouvant une fois de plus la grandeur du cinéma français. Ce génie de Gaspar Noé touche à ce que nous avons de plus précieux, la famille celle que naïvement on croyait immortelle étant enfant, elle nous quitte dans la souffrance, la douleur et un vide sidéral.
Gaspar Noé :
L’utilisation de split-screen souligne la solitude partagée du couple Françoise Lebrun (la mère) et Dario Argento ( le père), l’addition des perceptions de ceux qui la composent, et comme il n’y a rien de plus ennuyeux au cinéma que ce langage artificiel qu’un film, pourquoi ne pas s’amuser avec le split-screen ?
J’ai donc chronométré les prises et filmé les parties manquantes pour compléter les séquences. Le procédé s’est alors imposé de lui-même dès la deuxième semaine de tournage. On a l’impression de suivre deux tunnels qui évoluent en parallèle. Mais qui ne se touchent pas, deux personnages irrémédiablement séparés par leur chemin de vie et par l’image.
En ce qui concerne les performances phénoménales des acteurs et le choix d’un casting extraordinaire, le réalisateur a fait appel à Dario Argento, scénariste, réalisateur, producteur italien. Il joue le rôle du père et l’époux, un génie au service d’un autre, cela donne une impression de frôler les anges ou plutôt les divinités du 7ème art. A ses côtés Françoise Lebrun dans le rôle de la mère et l’épouse, magnifique dans La Maman et la putain, l’un des films préférés de Gaspar Noé.
Après un déjeuner en compagnie de Gaspar Noé, il lui a proposé de lire son scénario, elle a refusé car cela lui semblait évident que nous avions un bout de chemin à effectuer ensemble.
Dans le rôle du fils le remarquable et combien charismatique Alex Lutz, monstrueusement juste, déchirant, un saut dans le vide sans filet, avec au bout l’un des rôles le plus puissant de sa carrière.
Sans oublier le petit fils ( Kylian Dheret) qui se place à l’autre extrémité de la décadence mentale, il est la bouffée d’air frais au milieu d’un brouillard opaque impénétrable.
J’attire votre attention sur le fait que les trois protagonistes avaient carte blanche pour improviser, il faut une confiance absolue des deux côtés pour s’accorder tant de liberté.
Vortex captive par sa douleur pure et cruelle, il est également le film le plus personnel de Gaspar Noé, certes vous en sortirez pas indemne, mais heureux d’avoir vécu ses instants de génies inégalables.
Informations Pratiques :
Titre : Vortex
De : Gaspar Noé
Avec : Dario Argento, Françoise Lebrun, Alex Lutz et le petit Kylian Dheret
Genre : Drame
Durée :2h22
Distributeur : Wild Bunch
Date de sortie au cinéma : 13 avril 2022
Mitra ETEMAD