Voici la suite de mes expériences liées à l’intuition.
III La grossesse
Beaucoup de femmes témoignent d’un instinct plus développé durant leur grossesse, notamment lorsqu’elles sentent que quelque chose se passe mal. De mon côté mon intuition concerne le sexe du bébé. Déjà je me trompe rarement quand il s’agit de deviner le sexe d’un bébé à venir quand j’ai une maman enceinte en face de moi. Mais je me base aussi sur des connaissances, des croyances de grand-mère. Et je me suis déjà trompée quelques fois donc ce n’est pas un bon exemple.
En revanche me concernant ça a été probant.
1 Pour mon premier enfant, Solal, j’ai senti très vite que j’attendais un garçon. Je précise que je ne désirais avoir que des filles donc il ne s’agissait pas d’un désir que je projetais, mais d’une intuition très forte. La confirmation a été donnée lors de la deuxième échographie. Il n’y a pas eu d’étonnement mais de la déception je dois le reconnaître. Il n’y a pas de honte à avouer que l’on a une préférence ! Bien sûr par la suite j’ai été très heureuse d’accueillir mon petit garçon.
2 Pour ma deuxième grossesse, dont j’avais raconté l’accouchement ici, les choses étaient différentes. Un matin, je me suis arrêtée à la boulangerie avant d’aller au travail. Face aux viennoiseries une fulgurance est arrivée :
Si je suis enceinte c’est une fille.
Je ne savais pas que je l’étais et ce n’était pas un projet immédiat. Mais j’ai fait le test le lendemain et c’était le cas. Au quatrième mois, lorsque mon gynécologue m’a dit « Pour moi c’est une petite demoiselle » j’étais très heureuse mais pas du tout étonnée. Mon intuition était si forte qu’elle ne pouvait pas être défaillante.
3 Pour ma troisième grossesse j’ai su très vite que c’était un garçon. C’était une conviction profonde, inébranlable. En revanche, je n’ai pas eu l’espèce de lucidité que j’avais ressentie pour la grossesse d’Hélia. Je me basais aussi des « astuces de grand-mère » (envies de salé, pas de nausées…) qui avaient jusque là toujours fonctionné chez moi. A la première échographie la gynécologue ne voulait pas encore s’avancer sur le sexe du bébé. Je lui ai répondu :
Ne vous inquiétez pas je sais que c’est un garçon.
Et elle m’a répondu ;
En effet je pense que c’est un garçon.
4 Pour ma dernière grossesse c’était différent. Il s’agissait d’une grossesse surprise. J’allais dire que je ne m’en étais pas doutée mais j’ai quand même eu un indice. Je me revois au restaurant face à mon mari, en train de choisir un cocktail sans alcool car je faisais le Dry January. En regardant la carte, je ne me tournais que vers des plats compatibles avec la grossesse. Au bout de quelques minutes j’ai réalisé ce que je faisais ! Cela m’a semble absurde mais mon esprit semblait déjà au courant.
Quelque temps après, suite à un retard de règles, j’ai acheté un test de grossesse. Je l’ai fait à 3 heures du matin car je ne pouvais plus attendre. Je me revois dans les toilettes en train d’ouvrir l’étui et une fulgurance est arrivée. Un seul mot :
Garçon
Bien vite je me suis ressaisie en me disant :
Mais non, de toute façon je ne suis pas enceinte. Ce test négatif déclenchera mes règles.
Le test était bien positif : les deux barres foncées ne laissaient pas la place au doute. J’ai donc fait dans la foulée des recherches sur Internet et me suis convaincue par rapport à mes « symptômes » que j’attendais une fille. Honnêtement je ne voulais vraiment pas d’un troisième garçon. C’était invenvisageable et ce n’était pas possible.
En relisant les critères de grand-mère et en comparant avec ce que j’avais vécu pour Hélia, je me suis totalement persuadée que j’attendais une fille. Et j’ai confondu mon désir avec mon intuition. Faites attention : cela arrive souvent et la confusion est fréquente car la frontière subtile.
Pendant tout le début de la grossesse j’ai déclaré à mon mari et aux proches à qui je m’étais confiée que j’attendais une fille. Je n’avais pas écouté mon intuition, cette fulgurance qui m’avait dit « Garçon« . Il m’était impossible de l’entendre. Lorsque la gynécologue, à la première échographie, m’a déclaré que pour elle il s’agissait d’un garçon, je me suis dit qu’elle se trompait. Finalement elle a eu raison de me le dire tôt pour que je me fasse à cette idée.
Et aujourd’hui j’adore mon petit Sandro ! L’accouchement de rêve que j’ai vécu a créé un lien exceptionnel entre nous.
IV Le cambriolage
Voici un exemple précoce de mon intuition. C’est la première manifestation dont je me souvienne, et elle m’avait stupéfaite.
Replongeons-nous en 1993. Ce soir-là, seule dans ma chambre, je commence à me laisser aller dans le sommeil. Et très naturellement, tout en douceur, une pensée survient :
Demain matin je raconterai à mes copines comment nous avons été cambriolés.
Je trouve cela très étrange. C’est la première fois qu’une pensée de ce type survient. Suis-je en train de devenir mythomane? Ai-je envie de raconter des. histoires pour le rendre intéressante ? Non je n’en ai absolument pas envie. Je ne me pose pas plus de questions, me trouve étrange, mais ne m’inquiète pas davantage. Je me laisse alors accaparer par le sommeil. A cet âge-là je n’avais pas les difficultés d’endormissement que je connais désormais !
A 3 heures du matin, je vois la porte de ma chambre, qui était entr’ouverte, s’ouvrir en grand. Mon chat qui dormait tranquillement à mes pieds s’enfuit immédiatement. Dans l’encablure de la porte apparaît le visage de mon beau-père (dont mon chat avait peur). Je lui demande alors, avec beaucoup de calme et de naturel :
Nous avons été cambriolés ?
– Oui
Là je reprends un peu mes esprits. Le stress arrive, mais il ne m’envahit pas trop, tout simplement parce que je ne suis pas surprise : je le savais. Et c’est le propre de l’intuition. L’évidence nous a envahis au préalable, avec clarté. Donc il n’y a plus d’effet de surprise lorsqu’il survient, même si nous nous étions convaincus que notre esprit nous jouait des tours.
Je vous raconte quand même le dénouement de l’histoire.
En pleine nuit, ma mère a été réveillée par un faisceau lumineux. Elle a pensé que c’était ma soeur qui était descendue avec une lampe de poche et a demandé :
Fanny ? C’est toi Fanny ?
Elle l’a répété mais, face à l’absence de réponse, a vite compris la situation. Mon beau-père s’est donc levé et est allé à l’étage pour voir si le voleur s’était caché dans une chambre ! Ce moment d’inspection de la maison était le plus stressant.
En réalité le voleur avait fait demi tour et était ressorti par une porte à l’arrière de la maison, qui n’avait pas été fermée à clé. La police arrivée sur place rapidement nous a indiqué qu’il s’agissait d’un rôdeur. Il n’avait en effet pris qu’un peu d’argent liquide, mais rien d’autre.
Le lendemain je me suis donc retrouvée au collège, à raconter comment nous avons été « cambriolés ».
Mais c’est mon intuition qui finalement était plus impressionnante que les faits en eux-mêmes. Et je dois dire que même si c’était simplement un rôdeur, la peur nous a suivis. C’est aussi la raison pour laquelle je ne me sentais pas prête à vivre à nouveau dans une maison.
V L’institutrice
Passons à la dernière histoire, la plus triste, mais encore une preuve indéniable de mon intuition.
Cela concerne l’enseignante d’un de mes enfants. A la rentrée de septembre j’ai vite remarqué qu’elle était enceinte. Elle avait un teint et un sourire radieux, qui en disaient long. Son ventre n’était pas visible mais j’en étais certaine. Néanmoins je ne mettrais pas cela sur le compte de l’intuition, plus sur celui de l’observation et d’une bonne connaissance du sujet. Au bout de quelques semaines elle a annoncé sa grossesse et est partie en congé maternité. Elle devait accoucher en février.
Un matin de fin janvier, je marchais d’un bon pas vers la gare RER. Je suis alors passée devant l’école et j’ai été saisie par une fulgurance :
Ça c’est mal passé et le bébé est décédé.
Je me suis tout de suite dit que c’était une horreur de penser une telle chose, je me demandais d’où ça sortait. Cela devait être le fruit de mon imagination débordante et de mes lectures foisonnantes. Ce n’était pas possible et j’espérais de tout mon cœur me tromper. Mais je sentais bien que cela n’était pas né de mon imagination. Cette dernière parvient parfois à envahir mon esprit. Néanmoins le processus est différent : je saisis un élément, en tire le fil et brode autour.
Là c’est une pensée qui m’a saisie. Je connaissais peu cette enseignante et n’y pensais pas vraiment au quotidien.
Quelques semaines plus tard, j’ai appris l’impensable : son bébé était mort in utero, en janvier, juste avant son terme. Je n’en ai pas su davantage, et je ne suis pas du genre à demander des détails, surtout dans ce genre de circonstances. Mais mon intuition ne m’avait pas trompée.
En revanche je n’en ai jamais parlé aux enfants alors que cette enseignante avait repris à la rentrée de septembre suivante. J’estimais qu’ils n’avaient pas à le savoir.
Cette enseignante a eu un autre enfant depuis, et surtout sa mutation. C’était tout ce que je lui souhaitais : pouvoir se reconstruire ailleurs, avec sa famille.
Quand j’ai raconté cela à une maman d’élève qui connaissait le drame qu’avait enduré cette institutrice, j’ai vu qu’elle était déstabilisée. J’ai même vu un frisson la parcourir et un regard scrutateur. Après tout on pourrait ne pas me croire, mais elle me croyait et trouvait cela assez effrayant.
Karine la sorcière vous observe, attention !
Conclusion
Je vous laisse sur ces expériences et serais curieuse de connaître les vôtres. J’ai eu des échanges très intéressants avec certaines d’entre vous par messages privés sur Instagram. Cela me fait plaisir de voir que d’autres croient aussi à ces ondes, à ces processus physiques qu’on ne peut pas expliquer.
Cela me fait penser par exemple à ce qui lie les jumeaux. Quand ma mère a accouché de moi, les choses se sont mal passées. Et sa soeur jumelle qui ne savait pas qu’elle accouchait s’est carrément évanouie.
Je vous laisse sur ces mots, et attends les vôtres.
Voir aussi:
5 choses qui m'ont manqué pendant la grossesseDétails du dimancheEtre ou ne pas être spectateur d'Hamlet ?L’article 5 fois où mon intuition a été troublante est apparu en premier sur Une parenthèse mode.