Le point orthographe du mardi

Me voici au rendez-vous puisque l’article de mardi dernier vous a beaucoup plu.

Je vais aborder des points un peu plus longs aujourd’hui, tout en les simplifiant et les clarifiant au maximum.

I L’accord des adjectifs de couleur

Je vous livre ici la leçon parfaitement organisée et résumée du site du Nouvel Obs. On ne peut pas mieux expliquer les choses à mes yeux.

 A. Lorsque l’adjectif est simple il s’accorde avec le nom qu’il qualifie.
Exemple : un pantalon vert -> des pantalons verts, des robes vertesLe point orthographe du mardi

» B. Lorsque l’adjectif est un nom (marron, citron, turquoise, or, kaki, olive, marine…), il est invariable.
Exemples : une jupe marron -> des jupes marron

Le point orthographe du mardi
Exceptions : rose, fauve et mauve prennent un « s » au pluriel (des robes roses).

» C. Lorsque l’adjectif est composé, il est invariable.
Exemples : une robe jaune foncé -> des robes jaune foncé / un pantalon bleu clair -> des pantalons bleu clair

» D. Le sens que l’on souhaite donner à la phrase peut modifier l’orthographe des adjectifs qualificatifs.
Exemple : des chiens noir et blanc (chaque chien est noir et blanc) -> des chiens noirs et blancs (il y a à la fois des chiens noirs et des chiens blancs).Le point orthographe du mardi

II Le livre a paru / est paru

Parfois c’est l’auxiliaire être, parfois l’auxiliaire avoir qui est utilisé avec le verbe paraître. Il est possible en effet d’utiliser les deux, mais ils apportent une nuance.

A. Le livre a paru

On utilise « avoir » pour insister sur la date de parution ou l’action de publier un livre.

Ex : Son deuxième roman a paru dix ans après le premier.Le point orthographe du mardi

B. Le livre est paru

On utilise « être » quand on veut insister non pas sur la publication mais sur le résultat.

Ex : Le dernier tome de la série est enfin paru.

III Tous les samedis matinLe point orthographe du mardi

Pourquoi accorde-t-on « samedi » et pas « matin« . Tous simplement parce que les jours de la semaine sont des noms communs (il ne faut jamais leur mettre de majuscule).

Quant à « matin » : il faut sous entendre l’expression « au matin » donc il n’y a pas d’accord. C’est la même chose pour « soir » = « au soir« .

IV Elle s’est permis d’ajouter une règle de grammaire

Oui elle se l’est permis car c’est plus que nécessaire. Je ne compte plus le nombre de fois où on lit « je me suis permise de t’envoyer un message ». Non !

Ici le pronom complément est indirect donc il n’y a pas d’accord. 

Ex : Elle s’est permis d’étonnantes remarques.

J’en profite pour ajouter une remarque personnelle : évitez cette expression. J’avais adoré le livre « Et vous avez eu beau temps ? »  de Philippe Delerm où il référence les expressions irritantes, et elle en fait partie !

Je vous recommande cette excellente vidéo de Jean-Joseph Julaud pour clarifier encore les choses.Le point orthographe du mardi

V Elle est toute contente et tout enthousiaste

Quand on peut remplacer « tout » par « entièrement » ou « complètement », il est invariable.

Devant un adjectif féminin commençant par une consonne, l’accord se fait (« toute belle », « toutes belles »)

Ex : Ces jouets sont tout cassés. = Ces jouets sont complètement cassés

Cette poupée est tout abîmée. = Cette poupée est complètement abîmée.

Mais :

Les robes de ma Barbie sont toutes décousues. = Les robes de ma Barbie sont complètement décousues.Le point orthographe du mardi

J’ajoute une subtilité :

La règle se complique encore quand l’adverbe « tout » précède un adjectif féminin ayant pour initiale un « h ». Pour peu qu’il s’agisse d’un « h » muet, on le tient pour quantité négligeable et c’est de la voyelle qui suit qu’il faut tenir compte : « Elle est tout habillée. » Si en revanche le « h » est aspiré, il est considéré comme une consonne à part entière et l’accord de « tout » s’impose : « Elle est toute hérissée. »

Si vous voulez vous entraîner pour mettre cette règle en application, rendez-vous sur Le Projet Voltaire d’où j’ai tiré cette leçon claire et simplifiée.

VI L’accord des verbes pronominauxLe point orthographe du mardi

Après avoir cherché, c’est encore sur le Projet Voltaire que j’ai trouvé la leçon la plus simple.

Après l’avoir lue, n’hésitez pas à faire l’exercice (corrigé) qui vous permet de voir si vous avez acquis la règle. Comme d’habitude il faut se poser la question du complément : COD ou COI ?

Les verbes pronominaux se conjuguant avec l’auxiliaire « être », leur participe passé s’accorde le plus souvent avec le sujet :

Elle s’est évanouie.
Ils se sont enfuis.

Certains verbes pronominaux peuvent pourtant avoir un complément d’objet direct. L’accord du participe se fait alors avec celui-ci, à condition qu’il précède le verbe :

Ils se sont lavés. ? Le COD est le pronom réfléchi « se », placé avant le verbe : on accorde le participe passé avec lui.
mais
Ils se sont lavé les mains. ? Le COD est « les mains », placé après le verbe : on n’accorde pas « lavé ».

Le participe passé d’un verbe pronominal reste invariable quand le pronom réfléchi est objet indirect :

Ils se sont parlé, car on parle à quelqu’un.
Elle s’est permis de prendre la parole, car on permet quelque chose à quelqu’un.

De même, le participe passé des verbes « se plaire », « se complaire », « se déplaire » et « se rire » reste invariable :

Elle s’est plu à l’agacer.

J’espère que ce nouvel article vous a plus, n’hésitez pas à me soumettre d’autres points à traiter pour mardi prochain.

Voir aussi:

Détails du dimancheEtre ou ne pas être spectateur d'Hamlet ?Le point orthographe du mardi

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