Suite au succès de mon article d’hier sur l’orthographe, j’ai eu envie d’écrire sur le blog aujourd’hui encore. Merci des commentaires que vous laissez ici, c’est ce qui me motive le plus !
Vous avez remarqué que je lisais beaucoup, j’en parle de temps en temps en story, mais cela reste éphémère. Je vous présente donc trois livres que j’ai aimés et qui seront agréables à lire en ce moment. Je n’ai pas du tout envie de lectures anxiogènes ou tristes, l’actualité l’est bien assez. Alors choisissons des livres qui permettent d’aller mieux !
I Valérie Perrin, Changer l’eau des fleurs
Vous êtes nombreuses à l’avoir acheté et lu suite à mes conseils en story sur Instagram. Mais pour celles qui n’ont pas encore découvert cette merveille, voici une présentation :
Résumé
Violette Toussaint est garde-cimetière. Comment en est-elle arrivée là ? Seule dans cette petite maison à l’entrée du cimetière. Ce métier la passionne et lui fait rencontrer beaucoup de monde, notamment Gabriel Prudent qui lui raconte l’histoire de ses propres parents. Avant, Violette vivait en couple avec Philippe Toussaint et sa fille Léonine. Tous deux étaient garde-barrière et leur quotidien était ponctué par le passage des trains. Pourquoi est-elle seule désormais ?
Extrait
Je m’appelle Violette Toussaint. J’ai été garde-barrière, maintenant je suis garde-cimetière.
Je déguste la vie, je la bois à petites gorgées comme du thé au jasmin mélangé à du miel et quand arrive le soir, que les grilles de mon cimetière sont fermées et la clé accrochée à ma porte de salle de bains, je suis au paradis.
Pas le paradis de mes voisin de palier. Non.
Le paradis des vivants : une gorgée de porto – un cru 1983 -, que me rapporte José-Luis Fernandez chaque 1er septembre. Un reste de vacances versé dans un petit verre en cristal, une sorte d’été indien que je débouche vers 19 heures, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente.
Deux dés à coudre de liquide rubis. Le sang des vignes de Porto. Je ferme les yeux. Et je savoure.
Une seule gorgée suffit à égayer ma soirée. deux dés à coudre parce que j’aime l’ivresse mais pas l’alcool.
José-Luis Fernandez fleurit la tombe de Maria Pinto épouse Fernandez (1956-2007) une fois par semaine sauf au mois de juillet, là c’est moi qui prends le relais. D’où le porto pour me remercier.
Mon avis
Le sujet de ce roman me faisait peur : je n’avais pas du tout envie de lire une histoire de cimetière. Mais ce livre est tourné vers la vie malgré (ou justement grâce à) l’omniprésence de la mort.
Violette Toussaint est un personnage très attachant. Il y a de multiples intrigues : que sont devenus son mari et sa fille notamment ?
Chaque chapitre commence par une épitaphe, et c’est très beau.
Le style est simple, limpide. Il n’y a pas trop de dialogues.
Bref : l’équilibre parfait ! Toutes celles qui l’on lu l’ont adoré.
Vous pouvez le commander sur le site de la Fnac, les livraisons sont assurées, et au moins on évite le géant A. que je préfère boycotter.
II Fabcaro, Le discours
Fabcaro est un auteur et dessinateur de B, notamment connu pour l’excellent (et absurde Zaï Zaï Zaï). C’est un des rares auteurs qui me fait pleurer de rire ! J’avais offert ce livre à mon mari pour la Saint Valentin mais je l’ai finalement lu avec lui. J’avais tenté de lire un livre très sombre (My Absolute Darling) et réalisé que j’avais au contraire besoin de légèreté.
Résumé
Adrien apprend qu’il doit faire un discours au mariage de sa soeur. Il n’ose pas dire non mais n’a aucune inspiration, lui dont la petite amie, Sonia, vient de lui apprendre qu’elle souhaite « faire une pause ».
Le roman entremêle les tentatives de discours toutes plus absurdes les unes que les autres, l’espoir fou d’avoir un message de Sonia, et les observations hilarantes sur sa famille.
Extrait
De ma place je peux apercevoir le porte-serviettes au mur de la cuisine et m’étonne d’être encore traumatisé, trente ans après, par ce chef-d’oeuvre d’ébénisterie initié par notre professeur de technologie de sixième en guise de cadeau de Noël pour nos parents. Il s’agissait d’élaborer un porte-serviettes en forme de sapin (…).
Très vite, la situation m’échappa et mon sapin se mit à prendre une forme aussi incongrue que périlleuse. J’avais beau tenter de rectifier le tir, scier, meuler, limer, fraiser, rien à faire, j’assistais, impuissant, à la genèse d’une forme qui prenait vie malgré moi, revendiquait son indépendance avec morgue et rébellion, et je regardais, hébété, paniqué, mon porte-serviettes de Noël s’éloigner du concept initial de sapin pour se rapprocher lentement mais sûrement de celui de bite.
Le 25 décembre, j’offris donc à mes parents une bite en contreplaqué en guise de cadeau de Noël, cadeau que ma mère trouva si charmant qu’elle s’empressa de l’accrocher au mur de la cuisine malgré mes protestations paniquées, interprétées comme de la modestie mal placée.
Mon avis
Ce livre m’a fait le plus grand bien. Je l’ai trouvé brillant, très drôle et bien écrit. L’intelligence de Fabcaro est palpable. Je ne suis pas étonnée car les personnes très drôles sont (presque toujours) très intelligentes. Lisez-le sans hésiter. Il se trouve ici en version numérique.
III Cristian Bobin, Une petite robe de fête
J’ai découvert Christian Bobin quand j’étais en hypokhâgne, et cela a été une véritable révélation. Dans des textes très courts il retranscrit le monde avec poésie et simplicité. Chaque détail a priori banal devient sublime. La poésie est présente dans toutes ses phrases et il m’émeut énormément. Il sait transfigurer le deuil et le chagrin en une tristesse lumineuse.
J’ai choisi cet ouvrage car il m’avait marquée encore plus que les autres, mais tous sont magnifiques.
Résumé
Difficile de résumer ce livre. La petite robe de fête, c’est celle que portait sa femme. Il ne s’agit pas d’une histoire mais de chapitres poétiques où l’auteur parle d’amour, de lecture, de silence, de vie.
Extrait
Son livre entier pourrait être cité tant tout est beau, ciselé, limpide. Voici l’incipit du chapitre intitulé « Vie souterraine » :
Elle écrit. Des carnets de toutes les couleurs. Des encres de tous les sangs. Elle écrit le soir, ce ne serait pas possible autrement. Après les courses, le bain donné à l’enfant, les leçons à faire réciter. Elle écrit sur la table desservie. Loin dans le soir. tard dans la langue. Quand l’enfant l’abandonne pour la menue monnaie d’un sommeil, ou d’un jeu. Quand ceux qu’elle nourrit ne savent plus rien d’elle. Quand elle est à elle-même hors d’atteinte : seule devant la page. Misérable devant l’éternel. Beaucoup de femmes écrivent ainsi, dans leurs maisons gelées. Dans leur vie souterraine. Beaucoup qui ne publient pas. ma vie me fait souffrir. Ma vie me tue le jour, la nuit je tue ma vie. J’attendais d’être reine. Je ne sais plus que mendier. Je voulais vivre de bel amour. Je meurs de sale blessure. Et pourtant je suis là : indemne.
J’espère que vous trouverez votre bonheur dans cette sélection pour le moins… éclectique. Et surtout si vous avez vous aussi des livres qui font du bien à me conseiller : je suis preneuse !
PS : Cet article contient des liens affiliés qui me permettraient de toucher un (infime) pourcentage des ventes. Si vous souhaitez me soutenir n’hésitez pas à passer par ces liens. Enfin…j’en insère de temps en temps depuis des mois et je n’ai à ce séjour récolté que 1,78 euro. Je n’ai même pas encore pu rembourser les 5 euros d’inscription sur le site d’affiliation
Voir aussi:
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