(Expo) Helena Rubinstein, la femme au service des femmes et de leur beauté

Helena Rubinstein retrouve le devant de la scène au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris, qui lui consacre une grande rétrospective embrassant à travers plus de trois cents documents, habits, photos, gravures et objets d'archives les différentes étapes de sa vie extra-ordinaire.

Pourquoi on y va ? Parce que Helena Rubinstein a porté toute sa vie de nos nobles valeurs : la science au service de la beauté, l'émancipation des femmes et l'audace de bousculer les codes. Alors qu'Helena Rubinstein n'est que très peu connue du grand public (malgré la magnifique biographie que lui offre Michele Fitoussi sortie en 2010 aux éditions Grasset ), le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris, rend aujourd'hui hommage à cette femme chérie dans la période de l'entre-deux guerre. L'occasion de (re)découvrir ...

... une femme de science. Initiée par sa mère, la jeune fille née dans le ghetto juif de Cracovie en 1872, se rêve en la qualité de médecin en débutant des études de sciences, vite arrêtées par la pression familiale qui lui préfère voir épouser un homme fortuné et vivre une vie rangée de mère de famille modèle et sans reproches. Pourtant, l'intrépide a une idée : reproduire la formule de la crème de soin de visage que lui a léguée sa mère dans dix petits pots, et enseigner les règles de la beauté aux femmes qui l'entourent. Avec détermination, Helena trouve, à force d'essais et d'erreurs, la formule de sa crème et prodigue aux femmes ses premiers secrets de beauté : se protéger du soleil et du vent, d'hydrater leur peau et de privilégier un sommeil réparateur. Puis, ce sera à Saint-Cloud qu'elle ouvrira une usine avec une équipe de chimistes pour chercher à développer des crèmes encore plus complexes : celles qui protègent la peau contre les effets du temps. Elle y créera aussi du maquillage, un rouge à joue et une poudre teintée pour matifier le visage. En moins de deux ans, elle séduit Paris.

.... une femme esthète. Son intérêt pour la beauté s'étend à une esthétique de vie plus globale. Helena Rubinstein s'intéresse à la peinture, à la joaillerie, à la mode, à l'architecture, au mobilier et à la décoration. Elle décide de conquérir Londres puis l'Europe. Avec son mari, Edward Titus, qui rédige ses textes publicitaires, Helena Rubinstein concilie l'excellence de ses crèmes et l'art subtil du marketing. Puis elle gagne Paris où sa conquête de la beauté la fait passer des laboratoires aux artistes de Montparnasse, dans un va-et-vient incessant entre l'art appliqué et l'art tout court. Elle fréquente les plus grands artistes du vingtième siècle, de Picasso à Dalí en passant par Van Dongen, Braque, Fernand Léger, Eluard ou Matisse.

....une femme pionnière. Déterminée par les épreuves des deux guerres et du crash de 1929, elle mène son entreprise avec panache en s'intéressant à des domaines très avant-gardistes : crème aux hormones, électro­stimulation, liens entre nutrition et beauté, ligne de beauté masculine,"beauty therapy" pour les malades... C'est également elle qui créa le premier institut de beauté, elle qui embaucha des conseillères de beauté dans ses boutiques, inventa la classification par type de peau ou développa le premier mascara automatique.

#expoRubinstein

Helena Rubinstein. L'aventure de la beauté
du mercredi 20 mars 2019 jusqu'au dimanche 25 août 2019

Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
T. 01 53 01 86 60