La raison pour laquelle je suis allée voir ce film était de comprendre les motivations d'une jeune femme moderne à vouloir s'enfermer dans un lieu aussi froid ou comme seul bruit. On entend le son des cloches, pourquoi vouloir renoncer au plaisir de la vie et vivre cloîtrée pour se sentir exister et vivante et je n'ai pas eu de réponses à mes questions.
Elles sont des centaines de femmes à vivre en communautés, au service de la religion catholique, durant tout le film. On assiste ou on observe leurs quotidiens rythmés par les prières et les corvées de cuisine, ménage ... Par moment, j'ai eu le sentiment d'assister à un film publicitaire au profit de l'église catholique. L'absence d'émotions laisse la place à l'ennui.
Je ne comprendrai jamais la soumission de toutes ces femmes à s'agenouiller devant la statut de Jésus, au point de renoncer à la vie car même si elles sont volontaires et passent une grande partie de leurs temps à prier et à réclamer sans cesse le pardon de Dieu, en tant que femme, je ne les trouve pas épanouies. Leurs longues robes et leurs coiffes effacent violamment leurs féminités. Faut-il réellement en arriver à une telle extrémité pour vivre sa foi ?
L'absence de dialogue laisse le spectateur perplexe sur les motivations de Cécile Besnault. Malgré la beauté des paysages, je n'ai pas ressenti autre sentiment que l'interrogation ! J'admire, malgré ma déception le courage de la réalisatrice à sortir son film offrant une image très idyllique de l'église catholique, alors que les dernières actualités nous ont prouvés le contraire. Une hécatombe qui lève le voile sur l'immunité des prêtres au profit des petits victimes.
Au milieu des paysages chers à Cezanne, sœur Bénédicte va faire ses vœux perpétuels. Elle s'apprête à vivre cloîtrée dans l'abbaye bénédictine surplombant la vallée de la Durance, à Jouques. Avec d'autres sœurs, elle consacrera ses journées au travail et à la prière. Cécile Besnault et Ivan Marchika nous invitent à vivre une expérience inédite, sans jugement ni parti pris.
Je suis ressortie de la salle avec un sentiment de vide, mes interrogations sont restées sans réponses. Malgré une bonne dose de seconde degré, j'ai réellement eu l'impression d'assister à une présentation publicitaire d'un produit, donc en l'occurrence il s'agissait de l'Abbaye de Notre-Dame de Fidélité.
Ma curiosité m'a poussée à faire quelques recherches sur Cécile Besnault. J'ai découvert qu'après des longues études à l'Ecole Supérieure Louis Lumière, elle a fait le choix de se consacrer entièrement à une vie monacale et c'est à ce moment-là que ce Film-Documentaire prend tout son sens. Une très belle façon de dire au revoir à sa vie sociale. Elle laisse derrière elle des images de sa vie avant de disparaître dans une existence ou le silence et la soumission est roi.
Je tiens quand même à rendre hommage au travail remarquable de Cécile Besnault, la qualité des images témoigne de son immense talent en tant que réalisatrice.
Réalisation : Cécile Besnault , Ivan Marchika
Distributeur : Saje Distribution
Date de sortie :20 mars 2019