L’anatomie d’une chaussure
Pour commener, étudions l’anatomie d’une chaussure. On distingue quatre grandes parties (il en existe d’autres) : l’empeigne, la trépointe, la semelle intérieure et la semelle extérieure.
La tige
C’est la pièce de cuir ou de tissus qui se trouve sur le dessus de la chaussure, c’est elle qui couvre le pied. Elle se compose de plusieurs éléments dont :
☞ l’empeigne : il s »agit de la partie qui va de la pointe au cou-de-pied
☞ les quartiers : ils correspondent chacun à une partie latérale de la chaussure, ils partent du cou-de-pied pour aller jusqu’au contrefort.
☞ le contrefort : c’est la pièce située à l’arrière de la tige et qui est destinée à consolider le talon
La doublure
C’est la partie qui est directement au contact du pied et qui vient renforcer l’intérieur de la tige.
La semelle intérieure
Son indique bien de quelle pièce il s’agit, c’est la partie que l’on retrouve dans la chaussure et sur laquelle vient se poser le pied. Elle se compose de :
☞ la première de montage : c’est la première semelle sur laquelle est cousue la tige.
☞ la première de propreté : cette semelle vient recouvrir la première de montage, c’est elle qui sera au contact du pied.
La semelle extérieure
Elle est le pendant de la semelle intérieure, il s’agit de la partie en-dessous de la chaussure. C’est la seule qui est en contact avec le sol.
La trépointe
Ce morceau de cuir ou de tissus a pour but de renforcer la couture d’une chaussure reliant la semelle et la tige.
Source : blog.jacquesdemeter.fr
Les différents montage
Les principaux montages que l’on rencontre parmi les chaussures masculines sont le cousu blake et le cousu goodyear. Il en existe également d’autres, comme le cousu norvégien.
Le cousu goodyear
Le cousu goodyear est la plus ancienne méthode de montage et celle qui demande le plus de travail. C’est également celle qui permet la plus grande longévité de la chaussure. Elle est réalisable soit manuellement, soit à l’aide d’une machine. La particularité du montage est qu’il comprend deux coutures.
La première étape de fabrication consiste à préparer la semelle intérieure à la couture. Une fois cela fait, il faut fixer les semelles ensembles, en étirant la semelle extérieure afin de la fixer à sa cousine intérieure, puis de coudre le tout à la trépointe.. Une fois ce montage réalisé, une seconde opération vient relier cet ensemble à la tige : un fil spécifique est passé à travers la trépointe jusqu’à la tige.
Source : blog.jacquesdemeter.fr
☞ Les avantages du goodyear
Le cousu goodyear rend la chaussure très facile à ressemelée, il suffit d’ôter la couture pour détacher la semelle extérieure et la remplacer par une nouvelle. Cette opération peut être effectuée tant par une machine qu’une main humaine. Les différentes couches rendent la chaussure très résistante, notamment à l’eau.
☞ Les inconvénients du goodyear
Les chaussures goodyear sont généralement plus chères que les blakes, en raison du travail supplémentaire que cela demande. Et puisque les semelles doivent être plus épaisses, la chaussures perd en flexibilité.
Le cousu blake
Parmi les deux montages les plus communs, le blake et le plus simple et le plus répandu. Il a été rendu possible lors de la révolution industrielle, la couture est en effet réalisée à l’intérieure de la chaussure, ce qui n’était alors pas réalisable à la main.
Le cousu blake présente la particularité d’avoir la tige enroulée autour de la semelle intérieure et d’être attachée entre celle-ci et la semelle extérieure. Une seule couture lie donc les trois éléments.
Source : blog.jacquesdemeter.fr
☞ Les avantages du blake
L’avantage de ce montage est sa simplicité, ce qui le rend moins onéreux. Il permet également de ressemeler sans difficultés ses souliers, puisqu’il suffit de défaire la couture et de remplacer la semelle extérieure.
Pour les amateurs de semelles fines, le cousu blake est tout désigné. Puisqu’il n’y a pas de couture extérieures, la semelle extérieure peut être très fine et donc très proche de la tige.
Enfin, puisqu’il y a moins de couches que dans le cousu goodyear (cf. ci-dessus), la semelle est plus flexible.
☞ Les inconvénients du blake
Une chaussure avec un cousu blake peut être ressemelée, toutefois comme expliqué cela nécessite une machine bien particulière. Ce qui peut s’avérer difficile à trouver et parfois plus cher. Attention donc si vous aimez conserver vos souliers de nombreuses années et que vous n’avez pas un bon cordonnier dans votre carnet d’adresses.
Puisqu’il y a moins de couches dans la semelle, la chaussure est moins résistante à l’humidité. L’eau peut s’infiltrer plus facilement dans la semelle et endommager l’ensemble. Ce n’est donc pas une chaussure à sortir lorsque les conditions climatiques se font difficiles.
Le cousu norvégien
Le cousu norvégien est un montage moins répandu. Je l’ai découvert avec une paire trouvée chez Les Crafteurs, que je portais dans ce look.
Tout comme le goodyear, ce montage est en deux parties. L’opération commence avec une couture horizontale qui vient relier la tige et la trépointe à la première de montage. Puis une seconde couture est réalisée, verticale comme le goodyear, qui va lier la trépointe à la semelle extérieure. Afin de permettre une grande étanchéité et une meilleure isolation, le montage est pourvu d’une double semelle.
Source : blog.jacquesdemeter.fr
☞ Les avantages du norvégien
Le ressemelage est largement possible, puisqu’il s’agit d’un montage superposant différentes couches. Par sa double couture renforcée, le norvégien permet une résistance à toute épreuve (il était d’ailleurs initialement utilisé pour les chaussures de randonnée).
☞ Les inconvénients du norvégien
Comme le goodyear, le montage norvégien est plus onéreux car il demande plus de temps de fabrication. On perd également en flexibilité.
Pour aller plus loin :
☞ blog.jacquesdemeter.fr
☞ Mes Elégances