Bonjour !
Aujourd’hui j’avais envie d’entamer avec vous une rubrique que j’avais promis dans mon édito de septembre, mais que je n’avais pas encore eu le temps d’écrire : le dossier culture. Vous le savez, j’aime beaucoup le cinéma, l’art et la littérature et j’en parle d’ailleurs assez régulièrement alors il me semblait tout naturel de lui dédier un article mensuel. À qui ? À la culture !
Ce mois-ci j’avais bien envie de parler de cinéma, et tout particulièrement de cinéma grec.
Vous aussi, vous avez cette impression parfois que la plupart des choses que vous lisez, ou que vous regardez, convergent vers une même thématique, un même point et que cela fait plusieurs fois que vous lisez les mêmes noms sans vous en rendre compte ?
En ce moment pour moi, il s’agit de la nouvelle vague grecque. Sur Canal plus, je tombe sur The Lobster, dernier film d’un cinéaste grec primé à Cannes, puis au détour d’un article, je croise le nom d’Athina Rachel Tsangari, jeune productrice et réalisatrice grecque et enfin, en relisant par hasard le I Heart dédié à Athènes, je tombe sur un article entier sur ce mouvement.
Il ne m’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et me donner envie d’en savoir un peu plus !
Lorsque l’on tape nouvelle vague du cinéma grec on tombe rapidement sur un terme qui revient sans cesse « Greek weird Wave » soit la vague grecque bizarre.
Au détour de plusieurs très bons articles (Les Inrocks, Le Point, Télérama, Arte), et bien sûr celui de I Heart Athènes, je découvre avec un intérêt grandissant ce qui semble être un cri du coeur artistique contre la crise, qui a fatalement frappé le pays Hellène il y a quelques années déjà.
Ce cri, il se dévoile via un médium que j’adore particulièrement : le cinéma. Scénarii qui tiennent sur une page, budgets minuscules et acteurs inconnus (mais talentueux), voilà ce qu’on appelle un cinéma brut de décoffrage, indé de chez indé, au mépris des aides que pourraient accorder les institutions publiques. Avec comme tête de file Athina Rachel Tsangari et Yorgos Lanthinos, les deux réalisateurs, amis de longues dates et collaborateurs, se défendent de faire partie d’une quelconque nouvelle vague, mais revendiquent plutôt une envie commune de s’exprimer différemment, incarnée par une entraide et une mise en commun des moyens entre les membres de ce même équipage.
Revendicatif et toujours en subtilité, Yorgos Lanthimos, l’un des pionniers, annonce rapidement la couleur avec Canine, film dévoilé à Cannes sur des jeunes qui se rebellent après avoir découvert qu’ils vivaient dans une caverne, enfermés par leurs parents loin de la réalité. Son dernier, The Lobster, film Hollywoodien nommé aux Oscars s’éloigne de la mère patrie tout en gardant ce côté surréaliste, absurde même, au regard juste et à la critique acerbe, tout en finesse.
extrait du film Attenberg
Car si les premiers films étaient faits à l’arrache, les sirènes des producteurs ne sont jamais bien loin pour donner plus de mou à ceux qui rêvent plus grands.
Car malgré tout, ce ne sont pas des amateurs à qui nous avons à faire, mais bien à des professionnels chevronnés, la plupart ayant étudiés le cinéma à l’étranger.
Période d’or du renouveau du cinéma grec après les maîtres Théo Angelopoulos et Costas-Gravas, le mouvement se renouvelle peu à peu avec de nouvelles têtes (Sofia Exarchou, Yorgos Zois…), tandis que certains des anciens s’en vont vers de nouvelles odyssées. Voici pour vous un petit tour d’agora pour redécouvrir les grands films de ce mouvement toujours actuel, aux thématiques encore bien ancrées dans nos cités.
Petite précision cependant, n’ayant pas vu tous les films que je cite, je préfère ne pas vous écrire de synopsis et de critique, mais plutôt de vous laisser découvrir chaque bande-annonce, qui vous donneront assurément envie de voir la suite ! À bientôt, je vous embrasse.
Canine, Yorgos Lanthimos, 2009.
Attenberg, Athina Rachel Tsangari, 2011.
Alps, Yorgos Lanthimos, 2013.
Stratos, Yannis Economides, 2016.
Xenia, Panos H Koutras, 2012.
Wasted Youth, Argyris Papadimitropoulos, 2011.
Interruption, Yorgos Zois, 2015.
Apnéa, Aris Bafaloukas, 2010.
Miss Violence, Alexandros Avranas, 2012.
Bonus ! (bande annonce biennale d’art Yorgos Zois)