Bonjour !
Comme vous avez pu le voir récemment avec mon article sur la mode sur commande, je m’intéresse de près aux mutations de la mode, aux innovations bien sûr, mais également au tournant éthique dont tout l’écosystème de la mode semble enfin saisir les enjeux. De nombreuses marques de prêt-à-porter classiques lancent leur ligne « éco », ce qui n’est pas un mal en soi, mais qui, au vu de la quantité d’autres vêtements produits dans les lignes classiques, ne représentent à la fin qu’une petite goute de fairtrade, dans un océan de vite fait mal fait au Bangladesh. Je ne sais pas vous, mais moi, avec les rencontres que je fais via mon association et également les livres que je lis, je suis sérieusement en train de remettre en question ma manière de consommer de manière globale, et plus particulièrement la mode.
Je vais parler un peu de mon expérience de blogueuse depuis 3 ans. J’ai lancé mon blog en 2013, époque où les blogs étaient déjà bien présents sur les réseaux et pour certains déjà très influents. Malgré la foison de blogueuses déjà présentes sur le net, je recevais dans les premiers mois plusieurs cadeaux et nouais déjà quelques partenariats. Je suivais et commentais les blogs de filles qui s’étaient lancées en même temps que moi, et qui faisaient de même avec mon blog. Je participais à quelques défis et événements entre blogueuses, et avais l’impression de rentrer dans une communauté vraiment sympathique, même si j’étais, et reste, toute petite.Puis instagram et youtube ont vraiment pris l’ascendant sur les blogs, de manière vraiment rapide, ce qui a inexorablement beaucoup impacté la blogosphère et toutes ces filles dont l’unique contenu (qui marchait vraiment alors) était de prendre des photos de leurs looks.
Beaucoup de filles se sont reconverties, suivant la tendance des plus grandes, qui entamaient soit une ligne youtube, soit misaient tout sur instagram et délaissaient peu à peu leur blog, soit préféraient s’investir dans d’autres domaines, comme la création de collections ou le DIY.
Moi, comme plusieurs d’autres, j’ai préféré faire évoluer mon blog vers un média plus journalistique, avec des articles longs et des contenus plus soignés. Ce n’était pas uniquement pour suivre la mouvance, mais bien parce que, comme beaucoup d’autres, j’avais l’impression d’avoir fait le tour en me prenant en photo avec des looks que je ne pouvais pas infiniment renouveler. N’ayant ni les moyens photographiques, ni les partenariats de celles qui avaient commencé et réussi avant moi, je ne pouvais pas vraiment rivaliser et essayer de tirer quoi ce soit d’original et intéressant dans ce que je produisais ici.
Du coup, plus rien, plus de partenariat pour moi, ou alors très peu. Tant pis, tant mieux, de toute façon ce blog n’était pas vraiment fait pour que je gagne ma vie. J’ai arrêté les liens et posts sponsorisés en échange d’argent ou vêtements, car à la fin je gagnais vraiment peu et avait l’impression d’être une vendue plus qu’autre chose (même si j’ai toujours précisé mes sponsorisations).
Et puis surtout, j’ai arrêté récemment les looks du style « ma nouvelle jupe de chez Zara » où « mes sélections « cinq bombers pour l’été » à base de lien sponso qui ne me rapportent quasi rien, et qui ne font qu’accroître la visibilité et le chiffre d’affaires des grosses marques.
Je n’ai plus envie de promouvoir ce type de mode, plus envie de vous dire que cette combi en polyester est vraiment bien alors qu’elle bouloche au bout d’un mois, ou que cette marque est vraiment sympa, alors que leur conditions de fabrications sont plus que douteuses. Je n’ai plus envie d’être ce type de blogueuse, plus maintenant, plus comme ça.
J’aime toujours autant la mode, et je m’intéresse toujours de très près aux tendances, à la Fashion Week et aux nouveaux créateurs parce que tous ces gens produisent et promeuvent de véritables manières de vivre et d’être plus que de la mode, et d’une certaine manière, de l’art. Mais la fast-fashion, qui arrivent à sortir l’exacte réplique d’une jupe vue sur les podiums seulement un mois après le défilé, pour moi ce n’est juste plus possible. Ce n’est plus possible d’acheter des tee-shirts à cinq euros, ce n’est plus possible porter un jean trois mois et de le jeter parce que les coutures n’ont pas résisté, ce n’est plus possible d’acheter un haut parce que le motif est tendance et de ne plus le porter l’année d’après, parce que finalement, la mode a changé, et je ne vois plus vraiment ce que je lui trouvais.
Petit à petit, je réduis mon armoire vers plus de simplicité, moins de motifs et autres pièces très marquées et « détendanciables » dès la saison d’après, moins de matières plastiques.
Je donne ou vend les vêtements qui grattent, qui serrent, et dans lesquels je ne suis pas du tout à l’aise mais que j’avais acheté parce que voilà, sur le mannequin ça faisait bien. Je n’est plus que six paires de chaussures, et je remplace peu à peu celles qui ne sont pas en cuir. J’envisage de plus en plus de prendre un abonnement chez Hylla pour continuer à renouveler par garde-robe et arrêter de claquer des cent et des mille chez H&M ou Primark. Je continue de garder des pièces de fast-fashion parce que certaines me vont bien et tiennent bien le coup, mais je compte bien me débarrasser de tout le reste.
Cet article était à la base un article pour vous présenter une nouvelle rubrique hebdomadaire, la rubrique « green shop« , avec une sélection chaque semaine de mes coups de coeur en mode responsable, et puis je me suis égarée dans ma réflexion, et ce n’est pas plus mal en fait !
Comme je l’avais écrit dans cet article réflexion, il y a différentes manières de proposer de la mode responsable, que ce soit en utilisant des matériaux écologiques, en faisant produire de manière équitable et contrôlée ou encore en privilégiant le local et le made in France. Il n’y a pas qu’un seul type de mode responsable et tant mieux, car le champ des possibles et par conséquent du style est très large et totalement accessible à ceux qui sont sensibles aux tendances.
Donc voilà, je l’annonce ici, ce blog prend une tournure green totalement assumé, qui privilégie la mise en avant de marques responsables, tout en continuant de promouvoir les jeunes créateurs et tendances repérés. Les deux sont loin d’être incompatibles, je ne cesse de le répéter, et je compte bien essayer de vous le prouver dans les semaines à venir.
Et vous, il y a t-il aussi des choses que vous avez réaliser à propos de votre rapport à la mode ? Je serais ravie d’en discuter avec vous !
À bientôt, je vous embrasse.