Les yeux fermés, la tête chauffée par le soleil matinal qui déjà à travers la vitre brûlait, je songeai à tous ces jours passés à Lisbonne lors de la Fashion Week, à cette parenthèse enchantée. Pourtant, j'étais loin de me douter de ce qui m'attendait aujourd'hui. Et quelle surprise en arrivant au pied de ce vieux château à la mode portugaise, de cet ancien monastère construit en 1628, devenu une ancienne demeure royale de chasse : le Palais Buçaco !

Après les tournis dans les collines viticoles de la vallée du Douro, enfin au bout du chemin, je découvre le vieux manoir aux hauts toits pointus. Aucune fumée, aucune lumière allumée aux fenêtres, et pourtant on se sent revivre et plein de vie ici !

Point de nuage dans le ciel bleu sillon pour gâcher le paysage qui s'offre à moi. Arbres, jardins à l'anglaise, tourelles, escaliers par milliers, lucarnes, verrières, terrasses, et l'œil qui se perd dans ce dédalle de génie architectural manuelin.

Sous l'arcade, où le jour pointe ses rayons, j'immortalise ce pur moment de bonheur et de paix. Puis, marchant dans les feuilles d'automne tombées sur le sentier ancien, je trace mon chemin comme un ruban orangé parmi les ronces et les branches. Un peu fourbue du long voyage, j'ouvre la portière et un air chaud m'apporte le doux parfum des fleurs naturelles.

Avec mes amis, nous avancions à tâtons parmi les vieilles pierres à la découverte d'une petite chapelle ou d'une cabane oubliée dans le mystère de la pénombre formée par les Sapins du Caucase, les Cèdre du Buçaco et autres Sequóia toujours verts. Mais, voici que, cachés dans l'immense masure, les autres copains nous guident par leurs voix sur le bord du chemin. Et, le soleil apparaissant et disparaissant dans notre dos, nous suivons la route vers ce château aux mille tours pour partager le repas ensemble...

Dans un décor rassemblant les magnifiques fresques de João Vaz illustrant les traversées maritimes de "Os Lusíadas", un très beau plafond néo-mauresque et un plancher de Bois exotiques, l'excellence de la cuisine portugaise et les vins du Buçaco, de renommée mondiale, venaient parfaire cette découverte exquise.

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