Samedi après-midi 25 juin, sous un soleil généreux, nous nous sommes rendues dans une ancienne usine transformée en un hangar surplombant la gare Saint Lazare. Impatientes d'assister pour la première fois au défilé de la créatrice coréenne qu'on avait eu l'honneur d'interviewer il y a quelques mois ! Le lieu ? Sombre et presque dramatique. Mais, les lumières aveuglantes nécessitaient quand même le port de lunettes solaires (de rigueur)... ! Le show de la grande dame Wooyoungmi a commencé sur un rythme très léger - un fond de harpe apaisant- alors que les mannequins commençaient à défiler habillés de tenues très amples à l'instar des tuniques traditionnelles d'Asie continentale. Une tradition revisitée et modernisée à coups de carrés et de carreaux twistés à toutes les sauces (piquantes !). En effet, ce motif -fil rouge de la collection SS17 - rehaussait le goût de ces pantalons soyeux qui noyaient les frêles jambes des garçons aux cheveux longs. Les couleurs toujours très foncées se mariaient avec harmonie à ces fameux carreaux : Black&white, vichy version " Asie ", mauve sur des chemisettes, couplés aux matières en jean, ... Wooyoungmi a tout osé. Elle a exploré toutes les possibilités du carreau avec sa sensibilité et son romantisme remarquables. Alors que la musique force le rythme et tambourine, les mannequins continuent leurs parcours et affichent des silhouettes floues et envolées qui passent (ou volent) au milieu de cette salle hostile. Désormais en territoire connu, lors du final, on se laisse aller dans l'univers lyrique d'une romancière de la mode qu'on chérit davantage au fur et à mesure de ces défilés.
Un coup de cœur ? Les chemisettes à carreaux vichy mauve dont le boutonnage était faussement (et astucieusement) décalé pour un effet de plis façon lavallière ... Un coup de génie !
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Henrik VibskovVite ! Vite ! Sur nos talons hauts perchés, on court à la prochaine présentation de la Paris Fashion Week Homme : le défilé d'Henrik Vibskov. Très attendu, le créateur avait déjà créé la surprise en nous envoyant une invitation toute ronde sur le thème pour le moins incongru du " salami " ! Décidément, dans la mode, tout est permis. C'est ainsi que le rendez-vous était donné dans l'un des plus beaux salons du magnifique hôtel Westin - Vendôme, rue de Castiglione. Autant la beauté du lieu très classique avec ses lustres, ses sièges en velours rouge-bordeaux, ses miroirs au mur (petite galerie des glaces ?) et ses peintures au plafond que l'audace du créateur ont entrechoqué nos émotions. En guise de bienvenue ? Une petite dégustation de salami préparé par les chefs cuisiniers de l'hôtel Westin, réquisitionnés pour l'occasion ! Pourquoi pas, alors que l'heure de l'apéro approchait. Le show commence alors et ce ne sont pas les mannequins qui ouvrent le bal mais bien ces fameux cuisiniers en habits de bouchers qui défilaient avec d'immenses salamis en bouchons-chaussettes... Sans commentaire. Par contre, concernant le défilé à proprement parlé, on a de quoi dire ! A la fois classique dans les costumes aux couleurs inattendues mais justes et éclectique avec ces lunettes solaires agrémentées d'un crayon sur le dessus, ces chaussures puissantes et ses longues chaussettes remontées jusqu'aux genoux, ces couvre-chefs à pompons qui rappellent les fameux souliers, ces tuniques volumineuses bleues ciel coupées à la perfection, ces associations poids/lignes, ces manteaux militaires portés par des silhouettes féminines au rouge à lèvres noirs et lunettes aux verres jaunes
Un coup de cœur ? Ces chapeaux en paille à doubles visières et à bout demi-rond demi-pointu et cette tunique blanche au motif en cercles remplis de roses et de noirs. Efficace exotique et tellement estival !
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Agnès b.Après une bonne nuit de sommeil, il était temps de reprendre le rythme de la Fashion Week parisienne pour se rendre au rendez-vous de la créatrice française Agnès b. : dans son QG, elle nous a accueilli dans son immense atelier au blanc immaculé (rue Dieu, Paris 10 ème). Chez Agnès b., point d'extravagance à l'accueil mais une coupe de champagne sur plateau pour débuter la journée : un vrai chic 100% made in France ! Déjà, on adore... Le show en lui-même était conçu selon trois actes différents. La première partie sous le signe du Moyen-Orient était réalisée en partenariat avec la styliste afghane Zolaykha Sherzad (marque Zarif) : style contemporain inspiré des traditions locales, broderies et tissus à la pointe étaient de mises.
Si la seconde partie était très frenchy-classy, la troisième partie était en look total cow-boy (!) signé en partenariat avec Adrien Beau dont la fantaisie et les matières nous ont beaucoup inspirées. Quel plaisir d'être témoin d'une improvisation décontractée de la part des garçons : habillés en cow-boy avec veston en pie de queue en velours bleu indigo et chapeau noir en visière large (celui de Zorro, si si), ils se sont mis dans la peau de Lucky Luke tirant sur son ombre ! Un petit show dans le show qui nous a fait craquer. Comme si le reste du défilé n'avait pas suffi ... Sur le thème général de " Paris ", Agnès b. a choisi de nous faire part de sa définition personnelle du Parisien : " cynique, gentil, méchant, lunatique, d'un esprit critique (souligné), révolutionnaire, élégance sobre, décalage charmant,... La beauté masculine selon elle ? Les coupes simples et les couleurs !
Un coup de cœur ? La période bleutée de cette collection à l'image du bleu " France ", du bleu de travail... Quand on dit bleu, c'est bleu intégrale qui habille l'homme de la tête au pied en version " cardigan pression ". Et ça marche !
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Crédit photos : Imaxtree