Cinéma : L’idéal de Frédéric Beigbeder

Publié le 15 juin 2016 par Mystika @Mystikate

Avant toute chose je le clame haut et fort : je suis totalement fan de Frédéric Beigbeder. Je le trouve brillant, drôle, touchant, lucide, élégant… Certes une image de macho / misogyne le poursuit, et ce n’est pas la publicité qu’il a réalisée pour les culottes Dim qui va démentir cela, mais je me plais à penser qu’il en est conscient et qu’il aime en jouer.

Oui il a été ce publicitaire qui gagnait des centaines de milliers de francs en trouvant des slogans, oui il a pris beaucoup de drogues, d’alcool et a multiplié les conquêtes féminines… mais comme beaucoup d’écrivains célèbres avant lui. D’ailleurs le personnage d’Octave Parango qu’il met en scène dans 99 Francs et dans Au secours Pardon est bien une référence à Octave, le héros des Confessions d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset. Pourquoi Parangon d’ailleurs ? Je pense que cela vient du terme « parangon » qui signifie le modèle, mais j’aimerais savoir si c’est une bonne interprétation.

Au secours pardon : venons-en au fait, c’est le roman qui a inspiré le film L’Idéal. Mon enthousiasme n’était pas débordant à cette idée car c’est le roman que j’ai le moins aimé. Le milieu du mannequinat, la drogue et les excès en tout genre ne sont pas les sujets qui m’intéressent le plus. D’ailleurs je n’avais pas particulièrement aimé 99 Francs non plus. Mon roman préféré est son véritable roman autobiographique : Un roman français.

Je suis allée voir le film en avant-première, seule, et je vais y retourner car je l’ai beaucoup aimé. Il est dérangeant par moments, mais il reste toujours élégant, comme Frédéric Beigbeder lui-même (#fan #love)

Voici le synopsis :

L’ancien concepteur-rédacteur Octave Parango de « 99 francs » s’est reconverti dans le « model scouting » à Moscou. Cet hédoniste cynique mène une vie très agréable dans les bras de jeunes mannequins russes et les jets privés de ses amis oligarques… jusqu’au jour où il est contacté par L’Idéal, la première entreprise de cosmétiques au monde, secouée par un gigantesque scandale médiatique.

Notre antihéros aura sept jours pour trouver une nouvelle égérie en sillonnant les confins de la Russie post-communiste, sous les ordres de Valentine Winfeld, une directrice visuelle sèche et autoritaire.

Entre les réunions de crise à Paris, les castings à Moscou, une élection de Miss en Sibérie, une fête chez un milliardaire poutinien et une quête des « new faces » aux quatre coins de l’ex-URSS, le fêtard paresseux et la workaholic frigide vont apprendre à se supporter et peut-être même à se sauver.

Mon avis :

Gaspard Proust incarne parfaitement cet Octave, je découvre son jeu d’acteur car je ne connaissais que ses interventions sur Canal + et j’aimais déjà beaucoup son cynisme et sa manière de n’avoir aucune limite, toujours avec élégance lui aussi. Je trouve qu’il s’est embelli avec le temps d’ailleurs, il a de l’allure et du charme.

Audrey Fleurot joue à merveille cette Valentine psychorigide, même si par moments je retrouve certaines de ses intonations trop théâtrales qui me déplaisent.

J’ai un coup de coeur pour Jonathan Lambert en Carine Wang, directrice de L’Idéal. Il est tout simplement exceptionnel. 

C’est une belle critique du monde des cosmétiques de luxe, de la tyrannie des apparences, de la course effrénée à la beauté et à la jeunesse. Certes Frédéric Beigbeder connait très bien ce milieu et en a profité, et il est d’autant mieux placé pour en parler et le critiquer.

Voici la bande-annonce :

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