Comment choisir une bonne chemise

Publié le 24 avril 2016 par Thomas @BlogDeMonsieur

Comment choisir une bonne chemise ?

Pièce maitresse du vestiaire masculin, la chemise fait partie des vêtements indispensables pour qui désire être bien habillé. On en trouve dans différents styles (casual, formelles,…) et agrémentées d’une foule de motifs, des plus classiques (à carreaux, rayures, ou encore unie) aux plus originales (en fonction de l’inspiration des stylistes).

Pour autant, si une chemise peut paraître stylée et de bonne facture, savez-vous comment reconnaitre une chemise de qualité qui vous mettra en valeur ?

Il existe différents indices qui permettent de juger de la qualité d’une chemise.

1. Le tissu

Une référence sûre : le 100% coton

Le tissu fait partie des éléments primordiaux lorsqu’on se met en quête d’une bonne chemise. Une chemise en 100% coton est une bonne référence : elle sera agréable à porter et sa résistance ne vous laissera pas tomber. Evitez celles qui sont composées en partie de nylon ou de viscose, le tissu se tient beaucoup moins bien.

Une référence robuste : le double retors

Le double retors, en opposition au simple retors, est un tissu particulièrement doux et robuste. Il est obtenu en faisant passer un double fil en chaine avec un double fine en trame. Il est donc plus épais.

Les différentes techniques de tissage

Il existe différentes techniques de tissage pour une chemise. Si les termes de popeline, oxford ou encore twill vous disent quelque chose, c’est que vous avez déjà prêté attention au sujet. Voici celles que l’on peut trouver :

Popeline : le tissage de la popeline est réalisé avec un fil de chaîne plus fin que le fil de trame, ce qui lui confère un aspect et un toucher doux et lisse ; le tissu étant serré, il est robuste. C’est la technique la plus courante en matière de tissage de chemise.

Zéphyr : le tissage Zéphyr se rapproche de la popeline, en plus fin. Le tissu est donc plus léger et conviendra pour les périodes où le mercure grimpe.

Oxford : le tissage oxford est un peu plus brut, moins précis, que le tissage de la popeline, il est réalisé avec deux fils de trame : l’un coloré et l’autre blanc. Le visuel est donc plus clair et fait davantage apparaitre les détails du tissage (avec un effet quadrillé). Le tissu reste agréable à porter et est résistant. Pour l’anecdote, il se prénomme Oxford car il été mis au points dans la ville anglaise éponyme.

Oxford Royal : le tissage Oxford Royal est plus fin. Si la technique de croisement des fils reste la même que pour l’Oxford, ceux-ci sont plus fins. Le tissu est donc plus doux.

Pinpoint : le tissage Pinpoint est assez semblable à l’Oxford, il est toutefois plus fin. La technique consiste à faire passer le fil de trame alternativement sur et sous deux fils de chaine (d’où l’aspect plus fin).

Twill : le tissage Twill se caractérise par un aspect en diagonal. Cela lui confère une plus grande résistance et le rend facile à repasser. C’est le même type de tissage qui est utilisé pour la confection des jeans.

Chevron : le tissage Chevron, également appelé Herringbone Twill, présente comme le Twill une structure diagonale à la différence que les diagonales sont alternées.  Il est également facile à repasser.

Fil-à-fil : le fil-à-fil est une technique de tissage différente qui alterne deux couleurs différentes de fils, généralement l’une claire et l’autre foncée. Il permet de réaliser des chemises unies mais vivantes, avec un aspect chiné.

Si le sujet des armures de tissage vous interesse, vous pouvez l’article de Comme un camion sur le sujet.

2. Le titrage

Le titrage est une indication permettant de connaitre la finesse du fil. Elle prend la forme d’un nombre suivi d’un « s » ; 80s, 160s, 200s, etc. Plus l’indice est élevé, plus le fil est fin et donc plus le tissu est doux et léger.

La définition exacte du titrage est la suivante : c’est un ratio longueur/poids, il s’agit du nombre de mètres au gramme de tissus. Par exemple, un titrage 100 signifie que 100 mètres de fils pèsent 1 gramme. Un titrage 200 signifie que 200 mètres de fils pèsent 1 gramme. Donc plus le nombre est élevé, plus la longueur de fil est grande pour 1 gramme et donc plus le tissu est fin.

Il ne faut toutefois pas se mettre en tête de rechercher systématiquement des chemises présentant un titrage élevé : une chemise en 200s sera certes très agréable à porter, car fine, mais elle se froissera également très vite.

Si vous cherchez une chemise pour une journée de travail, évitez de dépasser le 170s, sans quoi elle rendra vite en effet froissé. Elle sera également plus difficile à repasser (car plus fine) Si à l’inverse vous êtes en quête d’une chemise fine destinée à être portée uniquement lors d’une soirée, vous pouvez choisir un titrage dépassant le 170.

Retenez qu’une chemise peut être considérée comme de bonne facture à partir de 100s.

3. L’hirondelle de renfort

Une bonne chemise est une chemise qui répartit bien la tension sur le tissu. En d’autres termes, elle permet au tissu de ne pas présenter trop de plis une fois qu’elle est portée.

Un élément permettant d’arriver à ce résultat est l’hirondelle de renfort. Il s’agit d’une petite pièce située en bas sur le côté de la chemise. En forme de triangle, elle relie les pans avant et arrière de la chemise et renforce ainsi la jointure.

4. Les boutons

Il y a plusieurs éléments auxquels vous pouvez faire attention sur une chemise : la composition des boutons, leur couture et la présence d’un dernier bouton à couture horizontale.

Le type de bouton

Les boutons peuvent être faits de différents matériaux. On retrouve fréquemment deux grandes catégories : plastique et nacre.

Les plus répandus sont fait en plastique. Il s’agit d’une qualité basique, facile à fabriquer et peu onéreuse. On les trouve un peu partout, mais ils ne sont pas gage d’une grande qualité.

Les boutons plus hauts de gamme sont fait en nacre. Il s’agit de de la partie qui tapisse la face interne de la coquille de nombreuses espèces de mollusques. C’est donc un matériaux minéral, naturel et plus esthétique avec les reflets de lumière qu’il rend.

Comment savoir si un bouton est en nacre ou en plastic ? Le test est très simple : puisque la nacre est minérale, elle est plus froide que le plastique. Il suffit donc de placer le bouton contre votre paume ou votre joue et de jauger la température.

La couture des boutons

Il existe trois grands types de couture de boutons : parallèle, droite ou Zampa di Gallina.

La couture droite est la plus basique : elle consiste à coudre deux fils en parallèle. La technique est simple et est très souvent réalisée par machine. C’est toutefois la moins résistante, car la pression sur le bouton n’est pas réalisée de façon égale sur toute sa surface.

La couture parallèle revient à coudre le bouton en croix. Une fois encore, elle n’est pas très technique et peut être réalisée par une machine.

La couture Zampa di Gallina (« patte de poule en Italien) est la plus élaborée. D’origine italienne, elle consiste à coudre le bouton de façon à ce que les fils prennent la forme d’une patte de poule. C’est une technique quu est réalisée à la main et qui garanti une grande robustesse.

Le bouton à couture horizontale

Le dernier élément à regarder concernant les boutons est la présence d’une couture horizontale, sur le dernier bouton (en bas de la chemise). Les coutures de boutons sont verticales pour faciliter sa fermeture, toutefois sur les chemises de bonne qualité la dernière est horizontale. Toute comme l’hirondelle de renfort, elle sert à bien répartir la tension du tissu à l’intérieur du pantalon.

5. Le col

Les deux éléments à regarder pour le col sont l’entoilage et la présence de baleines.

L’entoilage

L’entoilage est la partie que l’on trouve entres les épaisseurs extérieure et intérieure. Elles permettent de donner de la forme et de la consistance. Le col est un élément particulièrement important de la chemise : c’est le plus visible lorsqu’elle est portée avec un costume et c’est autour de celui-ci que vient se nouer la cravate ou le noeud papillon. Un bon col se doit donc d’être capable de rester en place. Il faut donc éviter les cols apparemment mous : il n’y a rien de pire pour une chemise qu’un col non symétrique qui part dans tous les sens.

Il faut distinguer l’entoilage traditionnel et l’entoilage thermocollé. La méthode traditionnelle consiste à superposer plusieurs couches de tissus qui sont assemblées et travaillées avec un fer et une aiguille.

La méthode thermocollée consiste à recouvrir les couches de tissus de de petits points de résine. La face ainsi recouverte de résine sur est placée sur l’envers du tissu extérieur du col et est ensuite pressée à chaud. Cela fait fondre la résine et fait adhérer les deux tissus. L’ensemble est ainsi rigidifiée. Le problème avec le thermocollage est sa tenue dans le temps : après plusieurs lavage, il aura tendance à gondoler et déformer le col, ce qui est précisément que l’on souhaite éviter.

Un col entoilé traditionnellement tiendra donc beaucoup mieux dans le temps.

Comment reconnaitre un col thermocollé d’un col traditionnel ? Le test est simple : repassez le col du centre vers les pointes. Si vous apercevez un faux pli juste avant la couture (celle qui est à quelques millimètres du bord), cela signifie que le col est entoilé de façon traditionnelle.

Les baleines

Le col d’une chemise peut présenter deux interstices destinés à y placer des baleines. Il s’agit de deux petites pièces métalliques (ou plastiques) plates qui viennent se glisser jusqu’aux pointes du col. Elles permettent de bien tenir les pointes droites et collées sur le haut du buste.

6. Les coutures

Les coutures doivent faire l’objet d’une vigilance particulière dans la recherche d’une chemise de qualité. Les points d’attention sont le type de couture, la continuité des motifs et le nombre de points, l’objectif étant de les voir le moins possible.

Le type de couture

Il existe deux grands types de couture : la double-aiguille et la couture anglaise.

La double-aiguille est la plus répandue aujourd’hui. Il s’agit de la plus basique, elle est presque tout le temps réalisée à la machine. La technique consiste à passer simultanément deux aiguilles sur deux pièces de tissus superposées.

La couture anglaise (que les anglo-saxons appellent paradoxalement « french seam ») est plus raffinée. D’apparence, elle ne présente qu’un seul fil. Le second est en fait situé sur le revers du tissus. La technique consiste en effet à coudre le tissu une première fois à l’intérieur de la chemise (c’est-à-dire à ce qui sera l’envers de la chemise portée), puis le tissu est replié pour effectuer la seconde couture à l’extérieur. Cette couture anglaise permet donc un montage très discret.

Pour facilement reconnaitre ce type de couture,  il suffit de chercher le petit bourrelet de tissu à l’envers de la chemise.

Le nombre de points

Pour toutes les coutures de la chemise, le nombre de points bonne un bon indice de qualité. Plus il y a de points, plus les coutures sont rapprochées. Cela signifie qu’elles seront d’autant moins visibles et qu’elles tiendront d’autant mieux.

La continuité des motifs

Le dernier point à vérifier réside dans la continuité des motifs au niveau des coutures. Que ce soit au niveau des épaules ou des flancs, les coutures joignent des pièces de tissus différentes. Une bonne chemise présentera des motifs parfaitement alignés et non une discontinuité peu élégante.

On résume ?

LA chemise parfaite devrait donc réunir les points suivants :

☞ un tissu en 100% coton ou à double retors

☞ un titrage entre 100s et 200s

☞ une hirondelle de renfort

☞ un dernier bouton à couture horizontal

☞ des boutons en nacre cousues avec un montage Zampa di Gallina

☞ un col entoilé traditionnellement avec des baleines

☞ des coutures anglaises avec un grand nombre de points et assurant la continuité des motifs

Pour terminer, voici une anecdote : savez-vous pourquoi le boutonnage des chemises homme/femme est-il inversé ? 

Les chemises pour homme présentent un effet un boutonnage du côté droit, tandis que pour les femmes celui-ci est placé à droite. Cette différence date du XVIIème siècle : tandis que les hommes à la Cour s’habillaient seuls, les femmes avaient pour habitude de se faire vêtir par leurs servantes. Le boutonnage a donc été placé à droite pour leur faciliter le travail.

Pour creuser le sujet des chemises, vous pouvez lire l’article sur les différents types de col.