La couture n’est pas un long fleuve tranquille

Publié le 26 février 2016 par Louise_ladybird @Louise_Ladybird

Vous avez été extrêmement nombreuses à commenter mon dernier billet et je vous en remercie ! Une chose est revenue à plusieurs reprises et que je n’avais pas du tout envisagé c’est que vous avez été soulagées de lire mes péripéties couture. Cela vous a montré que, même pour moi, la couture n’est pas un long fleuve tranquille.

Et oui, moi aussi je rencontre des galères couture ! Rassurez-vous, tout le monde en rencontre. C’est vrai que lorsque l’on tient un blog c’est pour partager des jolies choses. Vous voyez les jolies photos sélectionnées parmi les ratées, le vêtement terminé, tout neuf et bien repassé, le sourire aux lèvres et les cheveux coiffés. Vous lisez la satisfaction d’un projet achevé qui a rejoint les autres dans la garde-robe. Je vous fais sûrement rêver comme je bave devant les cousettes des copines. J’ai l’impression qu’elles cousent trop bien, trop vite, qu’elles ont bon goût. Alors que moi… arf ! On est toujours l’admirateur de quelqu’un d’autre ! ;)

Mais ne vous leurrez pas trop, ce que vous voyez sur les blogs ce n’est pas la totalité de la réalité. Nous sommes comme tout le monde et nous rencontrons des galères. Je m’avance peut-être en parlant pour les autres, mais pour ma part en tout cas la couture n’est pas un long fleuve tranquille.

Pour vous rassurer je vous parle de 10 trucs pas glamour en lien avec la couture. Vous allez peut-être vous y retrouver !

1- Lorsque j’ai débuté la couture, j’ai cousu des choses importables. Des trucs trop moches !! Il faut passer par la phase « je ne sais pas » avant de savoir. Du coup, j’ai expérimenté pas mal de coupes peu flatteuses avant de comprendre quels types de vêtements m’allaient bien. J’ai donc cousu des sacs à patates, des choses trop petites, ou trop grandes, des trucs corrects mais dans des imprimés improbables. J’ai parlé d’un projet raté une fois sur le blog, il y a longtemps. Rassurez-vous donc, si vous débutez et que vous avez des ratés, il n’y a rien de plus normal ! Ces projets vous apprennent des choses et vous font progresser. Au fil du temps il y en aura de moins en moins, vous verrez. Le tout est de ne rien lâcher et de persévérer.

2- J’ai cousu des choses super jolies que je ne porte jamais ou du moins pas souvent. Si vous regardez toutes mes réalisations, vous allez penser que j’ai une penderie qui déborde et que je croule sous le choix de vêtements. Or, ce n’est pas du tout le cas ! En réalité, je boude un certain nombre de mes réalisations que je ne porte pas souvent ou que j’ai même donné. Il s’agit surtout mes premières cousettes. Une coupe pas agréable (ici, ici, ici, ici, ou là), un imprimé trop prononcé (ici), une couleur qui ne me va pas du tout (ici) ou une autre jolie mais non assumée (là ou là), un look trop festif (ici) ou inadapté au travail ou la vie quotidienne (là et là), un terrible accident de lavage (ici mon plus grand chagrin couturesque snif)… Il y a beaucoup de raisons de ne pas porter ce que l’on coud et cela nous apprend à y voir plus clair sur nos goûts et nos besoins. Maintenant, je couds uniquement des choses dont je suis sûre d’avoir envie de porter au quotidien. Ça permet de trier ma super méga longue wish list (point 10).

3- J’ai acheté des tissus que je n’ai jamais cousus. Avec l’euphorie de mes débuts en couture, j’ai acheté plein de tissus qui dorment depuis des années dans mon armoire. Un métrage insuffisant pour le projet, une couleur qui ne me va pas, un imprimé que je n’aime plus, une matière compliquée à entretenir ou à marier… Ou m’en a donné des tonnes aussi. Du coup, j’ai plein de coupons qui dorment et dont je ne veux pas me séparer car « on ne sait jamais ». Donc si votre armoire déborde et que vous achetez quand même du tissu, soyez tranquille vous n’êtes pas la seule ! On n’a jamais ce qu’il faut en stock, c’est bien connu… ;)

4- En lien avec le point 3, une fois sur deux je n’ai pas assez de tissu pour le projet voulu. Maintenant, j’achète mon tissu en fonction du projet que je souhaite coudre pour que ça n’arrive plus. Mais lorsque je me décide à coudre un tissu de mon stock, c’est systématique, je dois jouer à Tétris pour tout faire rentrer dans le coupon. Souvent, j’abandonne le projet pour 10 ou 20 cm de tissu manquant et ça a le don de me rendre dingue !

5- Je suis une fille assez dispersée lorsque je couds (à comprendre bordélique). Il y en a partout et du coup je perds mes affaires. Je passe mon temps à chercher les choses (mon découds-vite en priorité), à me relever car j’ai laissé mes ciseaux d’un côté, à reprendre ma planche de patron car les repères de manches n’ont pas été marqués, à thermocoller une pièce que j’ai oublié, à recopier un morceau que j’ai laissé tomber et qui a été dévoré par un chien… Ma spécialité c’est de faire tomber ma boite d’épingles à terre !! Ça fait rêver n’est-ce pas ? ;)

6- Je dois reprendre quasiment tous les patrons. Je couds beaucoup -énormément- de Deer and Doe car se sont quasiment les seuls que je ne dois pas reprendre -ou très peu. Pour tous les autres, je dois faire des modifications ou des retouches pour que ça m’aille et c’est casse-pied. C’est quelque chose qui me chagrine beaucoup. J’avoue que la flemme de retoucher les modèles me freine à tester certains patrons. Ce n’est pas parce que je suis fine que je ne galère pas ! On a toutes nos problèmes avec nos morphologies dès que l’on sort de la « norme ». Je rêve de rentrer dans les standards pour pouvoir coudre un vêtement à la taille x ou y et que ça m’aille du premier coup. Ce n’est jamais le cas. C’est énervant mais c’est comme ça.

7- Toutes les coupes ne me vont pas. Vous êtes nombreuses à me dire « quelle chance, tout te va« . Non, je couds uniquement les coupes qui me vont. Nuance. Il y a la moitié des patrons tendances ou des vêtements à la mode qui ne me vont pas ! Je suis loin d’être grande et longiligne. Pour mettre mes 1m54 en valeur, il me faut des coupes en sablier. Cintrer la taille, allonger les jambes. C’est ma base ! Et si vous regardez bien, je ne fais que ça. Tout ce qui va être coupes droites, vêtements amples, robes moulantes, tops près du corps, ou vêtements taille basse… ça ne m’ira pas alors je ne couds pas. C’est avec le temps que l’on apprend à déterminer ce qui nous va bien ou pas et à accepter que certains modèles ne tomberont jamais bien sur soi alors que c’est super beau sur la copine. C’est trop injuste ! ;)

8- Ne lit pas ce paragraphe stp mon chéri ! Merci ;) J’ai cousu une jupe et deux hauts alors que la petite réparation du manteau de Valentin n’est toujours pas faite. Les ourlets, les reprises, les réparations en général, ça me gave. Oui, j’avoue. Je laisse traîner, traîner, traîner des semaines alors qu’en 10 minutes ça pourrait être fait. On dit toujours que les cordonniers sont les plus mal chaussés, non ? Mais quand même, là j’abuse ! :)

9- Je rââââle !! Lorsque je couds, je passe mon temps à râler. Sans rire, c’est vrai ! A tel point que Valentin m’a demandé un jour si j’aimais vraiment coudre ? Oui, j’adore ça mais pourtant je râle. Pour toutes les choses que je perds ou que je laisse tomber (point 5), pour une canette vide alors que je cousais le dernier ourlet, pour un raccord un peu décalé, pour une coupe qui me tombe mal (point 6), pour une boulette à réparer, pour l’épingle que je prends à l’envers et que je me pique dans le doigts (ça m’arrive tout le temps, je ne sais pas comment je m’y prends !), pour les 10 cm de biais qui me manque et que je dois racheter, quand ma machine ne veut pas faire de jolies boutonnières sur les tissus épais… Pour certaines choses je ne suis pas du tout patiente. Alors je râle, je m’énerve, je peste. Mais tout fini toujours par s’arranger.

10- Je suis frustrée de ne pas pouvoir coudre tout ce que je voudrais. Oui, je couds beaucoup – beaucoup, beaucoup ! Mais ça ne m’empêche pas d’en vouloir encore plus. Que l’on couse un projet par an, par mois ou un par semaine, c’est la même histoire. On envie le projet couture de la voisine qui est carrément trop cool et on voudrait en faire plus. Toujours plus, n’est-ce pas ? La frustration fait partie du jeu, on ne peut pas tout avoir c’est normal. On fait tous et toutes ce que l’on peut en fonction du temps, du budget et des connaissances dont on dispose. Le tout c’est de ne pas céder à la jalousie ou au contraire au découragement.

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Voilà pour 10 choses qui prouvent que la couture n’est pas un long fleuve tranquille et qui vous montre que même pour moi tout n’est pas « cui-cui les petits oiseaux ». Ce billet est là pour rassurer toutes celles et ceux qui débutent et qui se posent peut-être des questions. J’espère que vous vous reconnaîtrez dans quelques points. Si ce n’est pas le cas, c’est moi qui vais me poser des questions ! ;)

Donc, si vous vous êtes trompé, si vous avez raté un choix de tissu, si votre vêtement est dix fois trop grand, ou que vous ne pouvez pas le fermer, que votre imprimé fait rigoler votre chéri, que vos enfants prennent votre nouvelle robe pour une chemise de nuit, etc, etc… Tout ça ce n’est pas grave. C’est le processus d’apprentissage et mieux vaut en rigoler ! Même après 1, 5 ou 10 ans de couture on fait des erreurs. Le tout c’est de ne jamais se décourager et ne pas abandonner ! Continuer à tenter des choses, à vous amuser, à prendre du plaisir à coudre. Et au fil des projets vous allez devenir super doués ! Vrai de vrai ! :)

Pour vous, la couture est un long fleuve tranquille ou pas ?
Racontez-moi !