Fluctuat nec mergitur

Nicolas, Claire, Fanny, Elsa, Marie, Guillaume, Ariane, Quentin, Elodie… des noms qui font écho, ils auraient pu être mes proches, ils le sont finalement.

Une singulière familiarité s’est instaurée avec ces visages vus dans ces recherches effrénées trop souvent tragiquement ponctuées : décédé.paris_13_novembre

Ils ont été fauchés dans la fleur de l’âge, alors qu’ils cherchaient simplement un moment de bonheur, d’évasion, de passion. Ils étaient enseignants, graphistes, journalistes, architectes…. Certains avaient des enfants, tous avaient des proches qui les aimaient plus que tout et qui vont devoir survivre avec cette épouvantable absence.

Les reportages, les débats, les analyses, les témoignages fusent, avec leur lot de photographies et de vidéo impudiques. Je tente de ne pas me laisser envahir par une curiosité malsaine, je ne peux plus lire les témoignages des rescapés du Bataclan, peut-être plus tard, mais pas maintenant. Je ne peux pas imaginer ces beaux visages autrement que souriants.benjamin_regnier

Magnifique dessin de Benjamin Regnier, bravo à cet élève talentueux Marie

Oui il faut faire face, oui la vie doit continuer, mais il est impossible d’oublier, de ne pas se sentir concernés. Nous sommes tous touchés, nous sommes tous des survivants en quelque sorte. La menace est indéniable, la peur est palpable mais mauvaise conseillère. Ne cédons pas à la panique, mais soyons prudents. « La France est en guerre » cette phrase nous atteint tous, nous qui espérions ne jamais entendre cela. Combien de fois ai-je rassuré mes élèves à ce sujet. Si j’étais face à eux, je tenterais également de trouver les mots, mais ma sérénité habituelle est défaillante.

La vie parisienne est magnifique, notre liberté précieuse, ne la cédons pas mais soyons conscients qu’elle est fragile.

Aujourd’hui je n’ai envie que d’une chose : me rapprocher de ceux qui me sont chers, le leur dire, le leur montrer pour une fois. Mais j’ai également envie de mener la vie qui me plait et m’apporte des petits bonheurs.

La vie est différente désormais, mais elle est là, et c’est l’essentiel. Profitons au mieux de chaque instant. Pour une fois l’adage d’Horace « Carpe diem » prend tout son sens.

La devise de la ville de Paris « Fluctuat nec mergitur » (Il est battu par les flots mais n’est pas englouti) est éloquente également, appliquons-la.

J’ai besoin de légèreté, je vous dis à demain et je vous embrasse très fort (ceux qui me connaissent savent à quel point cela change de mes habtiudes ! )13_novembre

PS : Merci aux lectrices qui ont pris de mes nouvelles, je suis vraiment touchée de cette attention <3

Voir aussi:

Détails du dimancheHéliaJe suis Charlie

wallpaper-1019588
Chaussures de voyage : le parfait compromis entre confort et style
wallpaper-1019588
Chaussures de voyage : le parfait compromis entre confort et style