10 choses qui ont changé depuis que je couds {confidences}

Voilà presque trois ans que j’ai cousu mon premier vêtement. J’étais bien loin d’imaginer à ce moment-là quelle proportion allait prendre la couture dans ma vie. Et pourtant, cette première cousette a changé énormément de choses en moi. En voici dix exemples…

trousse à crayons rentrée - les tutoriels de louise-7

1- Je porte de la couleur. Avant, je n’achetais que des vêtements passe-partout. Du noir, du gris, du marron et du beige, histoire de bien me fonde dans la masse. Et puis, j’ai rencontré Aurélie et j’ai réalisé que certaines couleurs me mettaient en valeur. Ce fut le petit déclic. Et petit à petit, je me suis appropriée ces couleurs et depuis je ne jure que par elles. Car oui, vraiment, les couleurs embellissent la vie et donnent le sourire.

2- Je ne me sens plus hors norme. Vous le savez, je n’ai pas une morphologie standard. Je fais une taille 34/36 pour le buste et 38/40 pour les hanches. En plus de cela, je suis petite et j’ai un buste plus petit que la moyenne de 2 cm environ. Pour trouver un vêtement qui tombe bien dans le prêt à porté, c’est simplement la croix et la bannière. Avant de coudre mes vêtements, je pensais que j’étais mal foutue et que le problème venait de moi. Qu’il fallait absolument maigrir – grandir ?!– pour rentrer dans des vêtements conçus pour des mannequins… Maintenant, je ne me dis plus que je dois changer pour m’adapter aux vêtements, mais plutôt que c’est le vêtement qui doit s’adapter à moi. Et ça change tout !

3- Je sais ce qui me met en valeur. Ce n’est pas évident de se rendre compte que certaines formes nous mettent en valeur alors que d’autres accentuent nos défauts. Nous sommes souvent tentés de porter le vêtement à la mode ou celui de la photo trop trop jolie trouvée sur un magazine. Et parfois, sur nous c’est un flop total… En fait, il n’y a pas qu’une morphologie « normale » mais des tas de différentes. A force de coudre, j’ai bien compris que certaines coupes m’affinent alors que d’autres ne vont pas du tout. J’ai accepté que tout ne puisse pas m’aller. Et que n’est pas grave parce que certaines choses vont super bien.

4- J’ai trouvé mon style. Je n’ai pas un style comme tout le monde. Rien de très extravagant, certes, mais tout de même beaucoup plus coloré et fifille que la moyenne. J’aime tout ce qui est romantique et féminin. Les choses délicates voire un peu niaises. Avant je voulais le cacher pour faire comme tout le monde mais maintenant je m’en fiche. J’assume complètement de sortir avec ma montre et mon sac rose, mes robes à fleurs, mes chaussures à paillettes, mon rouge à lèvre rouge, mes cheveux tressés… C’est moi, tout simplement.

belladone encres marines été - Les lubies de louise-7

5- Je suis atterrée devant ce que nous proposent les magasins. Je me rappelle que ma grand-mère pestait souvent sur les finitions des vêtements que l’on portait petites… Maintenant que je couds moi aussi, je comprends ce qu’elle voulait dire et je fais exactement comme elle. Je suis atterrée devant ce que l’on nous vend, parfois très cher. Les coupes sont bizarres, les finitions laissent parfois à désirer, les fils ne sont pas coupés, les tissus sont de mauvaise qualité, les zips ne tiennent pas la route… Et au plus je regarde, au plus ça m’énerve. Du coup je ne fais plus les magasins…

6- Mes vêtements tiennent plus longtemps. En lien avec le point précédant. Avec de meilleurs tissus, de meilleures finitions et une coupe à ma taille, mes vêtements tiennent plus longtemps. Mes affaires ne sont pas toutes déformées au troisième lavage, le tissu de craque pas, mes zips ne rendent pas l’âme, je n’ai encore jamais recousu de bouton… C’est très appréciable et sur le long terme c’est sûrement plus économique et responsable. Le prêt à jeter, la société de consommation, ça m’énerve profondément…

7- Je n’achète plus de vêtements. Je pense que cela fait presque deux ans que je ne me suis pas acheté de vêtement. Il me reste quelques vieilles affaires qui résistent encore et toujours dans ma penderie mais ma garde-robe est maintenant à 80% Home made. Alors certes, coudre n’est pas forcément économique. Mais l’avantage est que j’aime toutes mes affaires et je sais qu’elles me vont. C’est vrai que parfois j’envie mon chéri qui, en une après-midi, se refait deux-trois tenues dans les boutiques. J’envie la facilité, c’est vrai. Coudre c’est long, beaucoup plus long. Mais le lien sentimental que j’ai avec mes affaires ça n’a pas de prix.

8 – Je me sens libre. De porter ce que je veux, la coupe que je souhaite et dans le tissu qui me plait. Les diktats de la mode glissent sur moi, et le regard des autres ne me pose plus de problème. Je suis une personne très attachée à la liberté. Je suis un peu rebelle dans un sens. Je ne supporte pas qu’on me dise de faire telle ou telle chose qui ne correspond pas à ma nature profonde. Alors oui, dans la vie on n’est pas toujours libre. On ne va pas se le cacher. Mais la garde robe c’est un espace que l’on peut investir sans trop de difficulté. Pour être libre d’être soi, tout simplement.

Cami dress fleurie - les lubies de louise-173

8- Je me suis trouvée. Lorsque j’ai ouvert ce blog, « les lubies de Louise » portait bien son nom. J’avais des tonnes d’envies, j’essayais plein de choses, un peu de tout, tout le temps. Mon chéri m’appelait la reine des lubies… Vous voyez le genre et vous comprenez peut-être mieux le nom de mes pages. Je ne sais pas si c’était de la curiosité ou si je cherchais à faire comme tout le monde. En fait, je crois que je cherchais désespérément ma personnalité, ma place dans ce monde. Avec la couture, je me suis posée. J’ai laissé les cosmétiques et produits ménagers maison, les cupcakes, le nail-art, le make-up, le scrapbooking, les perles, les bonsaïs, le crochet, tout ça, tout ça de côté pour me consacrer entièrement à la couture. J’ai tout de même gardé d’autres activités passionnantes comme le jardinage ou la lecture mais je suis beaucoup moins éparpillée qu’avant. En restant « focus » sur un petit nombre de choses, on les fait mieux et on va plus loin.

9- J’aime mon corps tel qu’il est et pour ce qu’il est. Avec la couture, on est forcé de regarder son corps. De le regarder vraiment. Au début ce n’est pas facile mais au fil du temps on l’apprivoise. Alors, je le regarde et je vois bien ses défauts. J’ai des hanches, un petit ventre, des rondeurs, des jambes courtes avec des tâches. J’ai des rougeurs, des plis, une peau difficile, et puis il y a ma dent de travers qui m’a fait tant de misères… J’ai été une jeune femme extrêmement complexée. Du plus loin que je me souvienne je ne me suis pas aimée et ça m’a pourri la vie. Maintenant mes complexes ne me font plus de mal. Mes défauts, c’est moi. Tout comme mes qualités sont moi. J’ai compris que ce que l’on renvoyait aux gens ne dépendait pas de notre image physique mais de notre façon d’être et d’agir. J’en parlais ici et cette prise de conscience a changé ma vie.

Rose bleuet- les lubies de louise-24

10- Je prends de plus en plus confiance. Avec ces neufs premiers points vous avez du comprendre que la couture m’avait apporté quelque chose de bien plus précieux que tous les vêtements du monde. Cette passion m’a apporté de la confiance. Ce long chemin de la confiance en soi, de l’épanouissement personnel… Je suis encore bien loin de l’apaisement – je suis tellement nerveuse et angoissée – mais j’y travaille beaucoup. La couture me porte. C’est le support de mes plus grandes prises de risque, de mes jolies réussites, de mes échecs parfois aussi et d’un nombre incalculable d’apprentissages. Je ne serai pas ce que je suis maintenant sans la couture, et sans elle vous ne serez surement pas en train de me lire ici…

Robe Jade louis antoinette - les lubies de louise-37

Lorsque je repense à tout ça, je suis épatée du chemin parcouru en trois ans et je pense que je suis sur la voie qui est le mieux pour moi. 

Ce que je voulais transmettre par ce billet c’est une onde positive pour toutes celles et ceux qui se cherchent, qui complexent, qui sont mal dans le peau ou dans leur vie. Parfois, de s’arrêter et de réfléchir sur ce qui nous porte c’est important. Le chemin est long et rempli d’embûches – je suis en train d’en vivre en ce moment – mais c’est notre chemin. Tout arrive pour une bonne raison et tout s’arrange toujours. La vie file trop vite pour être malheureux trop longtemps. Et je pense que d’avoir la conscience de qui l’on est vraiment c’est un premier pas vers le bonheur… 

Alors je vous souhaite à tous de VOUS trouver et d’être en paix avec vous-même.

Des bises.

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