Mais pourquoi les françaises sont-elles si ennuyeuses ? Etonnantes façon de débuter un article n’est ce pas ? Mais c’est réellement l’impression générale qui m’a submergé après avoir vu quelques uns des premiers looks de cette 68ème édition du Festival de Cannes. Looks sages, voir carrément « boring », les stars françaises, manquent cruellement de style et de fantaisie pour mettre en valeur l’une des spécificités culturelles du pays qui a pourtant crée l’idée même de la Mode. Tout d’horizon des pires looks Made in Cannes.
© 68ème édition du Festival de Cannes
Un vrai plaisir de revoir la jolie et pétillante Sophie Marceau, un plaisir beaucoup moins grand de découvrir la robe Sirène (plutôt écaille de poisson) signée Chanel adoptée par la membre du jury de cette nouvelle édition du Festival de Cannes pour la Cérémonie d’Ouverture qui ne met en rien sa jolie silhouette en valeur. Peut mieux faire nous étions nous dit lors de ce premier soir, et effectivement nous n’avons pas été déçu dès le lendemain…
© Sophie Marceau en Chanel
Et patatra ! L’épisode culotte devient donc l’un des événements inconditionnels de Cannes. Après Ayem Nour l’année dernière qui avait montré au monde son amour de la dentelle noire au sortir d’une voiture, c’est au tour de Sophie Marceau, toute de blanc vêtue, de montrer au monde ce que celui-ci ne s’était pas attendu à voir… Et ce n’est sans doute pas Alexandre Vauthier, créateur de ce très beau modèle portefeuille en soie blanche, dans lequel l’actrice s’est pris les pieds dans l’escalier du Pavillon, qui doit être mécontent de cette publicité inattendue et qui a fait parler de lui et de sa création aux quatre coins du monde en l’espace de quelques instants.© Sophie Marceau en Alexandre Vauthier
© Sophie Marceau en Alexandre Vauthier
© Sophie Marceau en Alexandre Vauthier
Monument du cinéma français certes, Catherine Deneuve n’est malheureusement plus, depuis la belle époque Yves Saint Laurent le monument mode qu’elle était autrefois. Et ce ne sont pas ses amitiés avec Nicolas Ghesquière ou Jean-Paul Gaultier (dont vous connaissez déjà notre avis sur sa carrière stylistiquement définitivement terminée) qui arrangent les choses sur les tapis rouge. Et pour cette première montée des marches de la saison, Catherine Deneuve ne fait pas les choses à moitié ! Ou plutôt si… Moitié Smoking masculin, moitié emballage de Bonbon rose fuchsia. Ce méli-mélo stylistique ne pouvait pas être signé par quelqu’un d’autre que par celui qui n’a plus sa place sur les catwalks de la Fashion Week parisienne depuis quelques temps – Jean-Paul Gaultier. Et à l’image de ce look à moitié féminin, à moitié masculin, nous donnerons à l’éternelle demoiselle de Rochefort une note générale tout aussi médiocre, de 10/20 !
© Catherine Deneuve en Jean-Paul Gaultier
Alors oui il fait beau, oui le ciel est bleu pour une fois au dessus du ciel Cannois, oui la plage du Majestic est très agréable, et non, ce n’est pas pour autant qu’il faille se déguiser en Schtroumpfette ! Que la styliste qui a conseillée à Marie Gillain ce total look en dégradé de bleu Elie Saab (avec la ceinture bleu, et la pochette bleu aussi, tant qu’à faire, autant faire des raccords), clairement trop long (manches et longueur générale), n’ayant pas été ajusté et qui lui fait prendre 10 bons kilos se dénonce tout de suite et sois châtiée en public sur la Croisette !
© Marie Gillain en Elie Saab
Emmanuelle Béart – le drame ! Voilà donc les ravages de la chirurgie esthétique au bout de quelques années lorsque l’on a plus les moyens de toute évidence de faire des retouches correctes tous les 6 mois afin que cela reste correcte et/ou passable. Outre ces égarements de jeunesse de celle qui fut l’une des plus belles actrices françaises de sa génération, quelle idée ce look à la Morticia Adams en long fourreau noir juste découpé d’un décolleté carré blanc !... !... !…
© Emmanuelle Béart
Mais pourquoi ce drame stylistique sur la si jolie Aymeline Valade ? Découverte par le grand public l’année dernière dans le biopic consacré à la vie de Yves Saint Laurent, elle est presque méconnaissable malgré sa magnifique silhouette longiligne dans cette robe difficilement qualifiable tant elle fait chiche et pauvre. Des bretelles spaghetti qu’on croyait avoir définitivement disparues, à la longueur au dessus de la cheville que je déteste pardessus tout pour une robe du soir, en passant par le pan asymétrique, les arrêtes apparentes à la taille, absolument rien ne va ! Déception !
© Aymeline Valade
Alors certes Emmanuelle Bercot est réalisatrice, certes elle n’est ni ancien mannequin, ni forcément habituée à être sur les devants des caméras, mais est-ce pour autant une raison d’être aussi vilainement habillée ? Top bustier noir mixé à une jupe rouge droite boutonnée longueur genoux, on n’avait jamais rien vu d’aussi vilain depuis la folle soirée de mariage de Tatie Lucette dans le Vercors l’été 89. Franchement, il n’y avait aucune styliste free lance dispo sur la place de Paris pour éviter ce look ? Sarah Forestier, en petit groom Saint Laurent ne sauve pas forcément la mise non plus sur cette photo.
© Emmanuelle Bercot et Sarah Forestier
C’est étonnant, mais à chaque fois que l’on voit une image de Leila Bekhti dans un évènement officiel, on a toujours cette vilaine impression de la voir porter la même tenue, ou du moins le même style de tenue, et cette nouvelle version courte devant longue derrière signée Giambattista Valli nous donne la sensation d’un look encore et encore resucée par la styliste de la jeune actrice française – qui par ailleurs a le défaut de mettre en valeur des genoux qui mériteraient d’être cachés… Seule note positive, de très jolies sandales argent qui relèvent un peu la tenue.
© Leila Bekhti en Giambattista Valli
Inès de la Fressange, l’éternelle parisienne icône du chic décontracté nous surprend dans une robe triste à mourir en taffetas bleu marine dans « une création personnelle ». Honnêtement, cela ne mérite même pas d’être commenté tant te tenue est insipide entre ce col bateau, ces petites manches courtes et cette fausse traîne – décevant !
© Inès de la Fressange
Adèle Exarchopoulos fidèle à son inélégance habituelle a sortit pour le tapis rouge de Cannes, son plus joli tablier en dentelle signée Louis Vuitton… Je vous en laisse juge.
© Adèle Exarchopoulos en Louis Vuitton
Heureusement les actrices américaines et autres Happy Few présentes à Cannes pour défendre le cinéma anglo-saxon (ou rien du tout d’ailleurs) ne sont pas en reste et nous offrent également de très beaux moments de Fashion Police.
Tout comme Naomi Watts, en Elie Saab Haute Couture qui nous fait une très belle démonstration de prise de poids express, qui avec sa robe fourreau parsemée de plumes sur les hanches ferait prendre 2 ou 3 tailles à n’importe quelle femme normalement constituée, Naomi Watts n’échappant pas à la règle, surtout lorsque celle-ci pose face aux photographes avec les deux mains dans les poches afin d’accentuer encore plus les volumes ! Merci Naomi pour cette belle contre leçon !
© Naomi Watts en Elise Saab Haute Couture
Naomi Watts qui revient le second jour en version Veuve Joyeuse, vêtue toute de dentelle noire signée Ralph Lauren – nous féliciterons l’absence de raccord maquillage qui met en valeur les traces de bronzage du maillot de bain ! Ah, élégance quand tu nous tiens !
© Naomi Watts en Ralph Lauren
Ou Sienna Miller, membre du jury de cette 68ème édition, qui pour la cérémonie d’ouverture n’a rien trouvé de mieux à porter qu’une petite robe bleu asymétrique (quelque part entre le pétrole et le canard) agrémentée d’un gros nœud en velours noir digne d’un Prom’ de lycée de l’Utah. Réveillez moi s’il vous plait !
© Sienna Miller
Bon, il va falloir rappeler un petit quelque chose à nos amies les stars – on ne va pas sur un tapis rouge avec une robe rouge ! Et il serait bon de rappeler à Riccardo Tisci pour Givenchy, qu’habiller la belle Julianne Moorede velours et de crocodile pour un mois de mai est des plus discutable… tout comme la coupe asymétrique à manche de celle-ci qui nous plonge tout droit dans les plus vilains looks des 90’s…
© Julianne Moore en Givenchy
Ah ! Quel plaisir de retrouver notre « star » russe préférée Elena Lenina ! Et toujours aussi curieux de voir quel look improbable l’ancien mannequin russe arborera sur le tapis rouge de Cannes. Et après la version Barbie Boules de Geisha XXL de l’année dernière, Elena Lenina nous livre cette saison sa version très personnelle de la Reine des Neiges ! Etonnant, je ne comprends pas pourquoi les studios Disney ne font pas appel à elle comme conseil Es Style pour leur prochain tournages ?….
© Elena Lenina
Esprit hivernal qui a d’ailleurs également inspiré l’actrice Michelle Rodriguez dans une robe fourreau brodée all over signée Zuhair Murad – tendance américano-américaine transformant les tapis rouge de ce début d’année en succursales d’Hollywood on Ice !...
© Michelle Rodriguez en Zuhair Murad
Salma Hayek en Alexander McQueen – Non Salma, je sais qu’avec le décalage horaire c’est toujours un peu difficile, mais ici c’est Cannes, pas le tournage de la dernière campagne publicitaire de gaspacho Alvale !… Alors tu ranges les froufrous, les volants,les castagnettes et tu rentres te changer ! Oust !
© Salma Hayek en Alexander McQueen
Mais non ! On a dit de se changer, pas de ressortir la dernière petite robe imprimée grosses roses, portée lors du mariage de la petite cousine au fin fond de la campagne Mexicaine ! Salma Hayek, décidément, non c’est non ! Surtout quand soit dit en passant, on est l’épouse du PDG du 2ème plus grand groups de luxe au monde et qu’on a la possibilité de porter des dizaines de créations des poulains de l’écurie Kering, quelle tristesse de voir une aussi piètre ambassadrice.
© Salma Hayek en Alexander McQueen
L’actrice chinoise Fan Bingbing a-t-elle confondue le Festival de Cannes avec la fête du Printemps dans cette création féérique Marchesa plus proche de certaines Allégories Symbolistes que des Tapis Rouge Cannois ? Gustave Moreau, Edgard Maxence ou Dante Gabriel Rossetti n’auraient sans doute renié cette tenue digne de l’âge d’or des Nabis.
© Fan Bingbing en Marchesa
Rendez vous dans quelques jours, afin de se rattraper et jeter un rapide coup d’œil sur les plus jolis looks de cette 68ème édition Cannoise.
A.