Hier soir, j’ai couru mon deuxième semi-marathon. Près d’un an après ma première course (c’était en mai 2014), je me suis lancée le défi de courir de nouveau sur 21 km et des poussières. Mon entrainement a été à la hauteur de ce que je voulais réaliser : dépasser mon propre record.
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© GUILLAUME BONNAUD / Sud-Ouest
Maintenant que j’ai franchi la ligne de départ, j’ai les jambes raides, mais je pense surtout au chemin parcouru depuis tant d’années. Car pour moi, le running n’est pas un phénomène de mode pris à la volée, mais un combat personnel, un chemin de résilience, dont je suis heureuse de récolter les fruits.
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Courir pour se construire
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Je pars de loin. En mai 2009, il y a bientôt 6 ans, j’accusais un (très) fort surpoids, j’étais fumeuse, sédentaire, et réfractaire à la moindre activité physique. De cette période, il ne me reste que quelques photos cachées au fond d’un tiroir : j’étais une autre Alexandra. Pourtant plus jeune, j’étais athlétique, et j’avais laissé tomber le sport après le lycée.
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En 2009, j’ai décidé de me reprendre en main. J’ai un mental d’acier, quand je veux quelque chose, je l’ai, et peu importe le temps que ça prendra. J’ai perdu 42 kilos, en associant régime alimentaire, puis équilibrage, et fitness intensif, seule devant ma télé, dans mon salon.
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Ce n’est qu’à partir de 2012 que j’ai décidé de mettre mon nez dehors pour courir. J’ai réalisé que j’aimais ça, et que j’avais de bonnes dispositions pour m’épanouir dans ce sport : je suis très endurante et solide musculairement.
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J’ai mis du temps avant de constater du progrès dans mes performances, et j’ai réalisé que le running est un travail de fond, assez ingrat, et que les minutes se gagnent au fil des mois seulement. Il faut s’accrocher plus que pour n’importe quelle discipline. L’arrêt du tabac en 2013 a été évidemment déterminant. Mais déterminée, en 2014, je me suis inscrite à ma première « vraie » course : le semi-marathon de Poitiers Futuroscope.
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Autour de moi, peu de monde croyait en mes capacités à boucler ce premier défi. Moi je savais que j’y parviendrai, sans forcément briller par mon temps, mais que je passerai la ligne d’arrivée la tête haute, sans avoir lâché sur le chemin.
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2h38 après mon départ ce 28 mai 2014, j’ai fait taire les quelques sarcasmes entendus autour de moi. Je suis consciente que je n’ai pas le physique d’une sportive, que je ne suis pas fine et élancée, que je suis encore lourde, mais j’y suis parvenue.
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Running et dépassement de soi
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C’est à compter de cette course que le cercle vertueux s’est mis en place. Je suis devenue ma propre coach. J’ai continué mon entrainement, à raison de deux sorties hebdomadaires en moyenne. Depuis ma dernière course, je me suis affinée (j’ai perdu environ 6 kilos). Pour finalement écraser mon temps de 2014 d’un peu plus de 15 minutes : j’ai couru mon semi-marathon de Bordeaux Métropole en 2h20 environ (temps de mon appli, à confirmer par le temps réel).
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Dire que je suis heureuse est un euphémisme. J’ai bien géré ma course, malgré le temps maussade, la pluie, le vent, l’obscurité. Je vais me reposer correctement avant de rechausser les baskets, car mon prochain semi-marathon approche : dans six semaines, je cours de nouveau celui de Poitiers-Futuroscope. Et après, je me mets en pause des courses jusqu’à l’automne, avec peut-être celui de Toulouse en vue (6 septembre).
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© GUILLAUME BONNAUD / Sud-Ouest
Je me peux pas conclure ce bilan sans penser à toutes les personnes et amies qui m’ont apporté leur soutien au fil des semaines, autant de vis-à-vis que via les réseaux sociaux. Vous vous reconnaitrez, et je vous embrasse très fort. Je pense également à mes copines semi-marathoniennes, et notamment Anne-Laure, auteure de Bonjour Darling, qui n’a pas démérité pour son premier semi, et qui a fait un temps exceptionnel.
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© FABIEN COTTEREAU / Sud-Ouest
Mille remerciements également aux spectateurs présents au bord du parcours, dont les encouragements étaient galvanisants, mais aussi aux bénévoles, qui ont donné de leur temps pour que la manifestation du Marathon Bordeaux Métropole se passe au mieux.
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© FABIEN COTTEREAU / Sud-Ouest