Secrets de beauté n°6: La beauté au Moyen- Age


Secrets de beauté n°6: La beauté au Moyen- Age

Agnès Sorel favorite du roi Charles VII


Le Moyen-Age est une période qui débute par l'effondrement de l'Empire romain d'occident. C'est une époque particulièrement marquée par l'absence d'écrit notamment sur les "paysans", la vie des classes inférieures est bien moins connue que celle de la noblesse. C'est seulement à partir du XIIe siècle que les écrits commencent à apparaitre, peut-être sous l'influence de la redécouverte du Corpus iuris civilis.

C'est une époque marquée par les pionniers de la médecine, l'un d'entre eux, maitre Aldebrandin de Sienne, un célèbre médecin italien exerçant à Troyes, rédige en français un ouvrage de médecine nommé « le régime du corps ». Cette œuvre est plus semblable à celle d'une compilation qui compile une partie des remèdes d'Orient et notamment des écrits arabes et persans qui furent traduit en latin au XIIe siècle.En réalité la beauté est un péché pour le Moyen-Age en effet; la chrétienté dans l'Europe du XIe siècle est omniprésente ainsi, embellir son corps c'est aller à l'encontre de la volonté de Dieu. Et pourtant la beauté au XIIe siècle est le centre de diverses réflexions aussi bien juridiques que philosophique et étonnamment religieuse. Il n'était pas rare de lire des écrits ecclésiastiques sur la beauté qui reflète parfois même le fantasme des religieux.
Une femme en particulier fait l'objet de tous les fantasmes, la blonde. Les cheveux blonds, de préférence longs incarnent la beauté féminine que l'on décrit comme des "rayons de soleil".
Cette admiration pour les blondes a conduit un certain engouement ainsi, beaucoup de femmes  cherchaient à teindre leurs cheveux quand bien même un grand nombre de teintures se révélaient dangereuses. Aldebrandin décrit un mélange à base de paille d'avoine ou des fleurs de genêt qu'il faut faire cuir et appliquer sur la chevelure.En revanche pour décolorer les cheveux, on conseille un premier lavage au moyen de savon cuit avec du safran, puis on effectuera un second lavage avec de l'alun dissout par ébullition. Certains préconisent une recette plus naturelle, celle d'exposer les cheveux au soleil de nombreuses heures. Pour obtenir de longs cheveux Aldebrandin conseille la "brionnie" cuite dans le vin est employé favorisant la pousse des cheveux. 


Secrets de beauté n°6: La beauté au Moyen- Age

Les bains au Moyen-Age


On a souvent une idée faussé de la propreté au Moyen-Age, les bains sont même recommandés et ce, peu importe la classe sociale. Les classes moyennes fréquentent les bains publics mixtes, souvent source de plaisir et de plaisir. On s'y lave au savon à base de cendre et de suif. L'entretien des cheveux des femmes montre l'exemple de cette hygiène remarquable. A base de savon, les femmes effectuaient, le plus souvent le samedi, une lessive de leur chevelure. Pour "traiter" les pellicules on utilise des préparations à base de feuilles ou de fleurs parfois d'orties, tout ceci mélangé à du vinaigre. Peignés puis tressés les cheveux sont ensuite soigneusement attachés en chignon sur le haut de la tête.

Secrets de beauté n°6: La beauté au Moyen- Age

Anne de Bretagne


Au moyen-Age la belle dame n'est pas que blonde, elle est mince. On suppose que les pratiques anorexiques étaient courantes. Néanmoins, selon Aldebrandin les vomissements fréquent ne font pas bon ménage avec un autre des critères de beauté, celui de la blancheur des dents. Avoir de belles dents blanches et une bonne haleine est primordiale pour séduire
On favorise des ingrédients blancs pour parvenir à cette blancheur comme les os de sèche qu'on réduits en poudre pour constituer des pâtes qu'on applique sur les dents. Trotula auteur de "l'ornement des Dames" décrit une recette qui consiste en un mélange à base de farine d'orge, de poudre d'alun et de sel.
Un teint pâle est dès le Moyen-Age un critère des critères prédominant de la beauté. Dès lors les femmes ont recours à des fards pour obtenir un teint clair comme le feront plusieurs siècles plus tard les Dames à la cour du roi.
Ainsi, un beau teint pâle passe par l'application de blanc sur la peau. Aldebrandin conseille de passer le soir une préparation à base de farine, puis de lui appliquer une poudre colorante blanche permettant d'obtenir l'effet désiré.Parmi ces ingrédients, assez semblable à ceux pour blanchir les dents on trouve la farine, le marbre blanc, le corail blanc, le cristal blanc, et même la céruse à base de plomb dont les effets nocifs ne seront reconnus qu'au XVIIIe siècle (voir aussi: Secrets de beauté n°2: Marie Antoinette).Trotula donne une recette infaillible contre les peaux déshydratées notamment  pour "protéger le visage le soir devant le feu", vaporiser de l’eau de rose puis, s’enduire d'huile de lis.

Si les cheveux doivent être blonds, les sourcils et les yeux sont idéalement bruns. L'épilation du visage est par ailleurs un des rituels de la beauté féminine, on conseil d'épiler les sourcils dont l'écart entre ceux-ci n'est pas raisonnable. Il est dit que les femmes s’épilaient le front pour qu'il paraisse plus grand; elles pouvaient aussi le raser et porter une perruque suffisamment en arrière pour attirer l'attention de ces Monsieur sur le haut du corps, entre le visage et la poitrine.Les paupières doivent être gonflées et rouges, il convient de faire une préparation à appliquer le soir au coucher sur un linge ou sur la taie d'oreiller à base de jus de verveine ou de fenouil est mélangé à un jaune d’œuf. Pour décolorer les cernes sous les yeux, une procède à une friction à l'eau chaude et un fard colorant à base de froment.Cependant on juge les taches de rousseur disgracieuses et sont jugées comme des  imperfections. Dans les écrits on retrouve divers ingrédients permettant de les faire disparaitre entre autre, les œufs, le vinaigre et de la moutarde sauvage.La beauté au Moyen-Age est donc une Dame aux cheveux blonds mais, sourcils et yeux noirs. A la peau de lait mais à la bouche fine et rosé avec une jolie minceur, c'est à dire des membres fins avec un ventre rond.Les recettes miracles de Trotula dans son ouvrage sont une alternative au maquillage qui est fortement prohibé.On dit du maquillage qu'il est l’œuvre du diable et qu'il équivaut à l'adultère. La beauté doit être celle que nous a donnée Dieu  qui est lui, naturellement beau. Durant cette ère très religieuse, tous les artifices dont use la femme pour séduire l'homme est l’œuvre du diable.

Secrets de beauté n°6: La beauté au Moyen- Age

Agnès Sorel sous les traits d'une vierge

Qu'en est-il de la mode?Ce qui nous frappe dans les divers tableaux de femmes de cette époque c'est ce fameux sein légèrement dévoilé. Les ecclésiastiques au XIIIe siècle sont intrigués par cette vierge qui de son lait aurait nourrit des personnes.  L'origine pourrait également provenir des vierges lactatrices qui durant le XVe siècle devaient apaiser la population alors sous la menace de la peste.A la fin du Moyen-Age, la mode joue avec la nudité, certaines blouses s’arrêtaient juste au-dessus du sein, suffisamment pour ne rien montrer pas assez pour presque voir la poitrine. Quant aux vêtements, les couleurs vives, primaires étaient de mises, éclatantes et ornées de pierres précieuses, les robes étaient un véritable défilé de couleurs.Tout était question de classe sociale, les couleurs étant réservées au plus fortunés. Bibliographie:L'ornement des Dames, Ornatus mulierum - Pierre Ruelle

Revues:L'express/culture