Alors que le mois de « Movember » vient de toucher à sa fin, Rock my blog en profite pour revenir sur la moustache mania qui envahit la scène mode et tendance en France et partout dans le monde.
Avant toute chose, il convient de présenter brièvement l’action caritative de Movember. Movember (ou Movembre) est un événement annuel organisé par Movember Foundation Charity. Chaque mois de novembre,depuis 2003, les hommes du monde entier sont invités à se laisser pousser la moustache. Un seul but, sensibiliser l'opinion publique et lever des fonds pour la recherche dans les maladies masculines. Une moustache symbole d’engagement donc… Oui mais pas seulement ! Aussi louable soit elle, l’action de Movember est évidemment minoritaire. La moustache devient surtout un accessoire de mode à part entière. Décryptage d’un véritable phénomène de mode.
Véritable accessoire de mode
Vêtements, bijoux, podiums, sacs, design… Vous n’avez pas pu les louper, les moustaches ont envahi les rues et les boutiques. Cette mode nous vient d’outre-Atlantique . En 2003, un tatoueur originaire d’Ohio dessine une moustache sur le côté du doigt de ses amis. Ils peuvent ainsi faire semblant d’avoir une moustache s’ils placent leur doigt entre le nez et la bouche. Ainsi nait le concept de « fingerstache » repris sur les réseaux sociaux à l’échelle mondiale.
Consciente de la force de cette image, la marque Eleven Paris l’adopte et crée des tee-shirts à l’effigie de Kate Moss, Barack Obama, Rihanna arborant la déjà mythique fingerstache. Ce motif est alors symbole de fraicheur, de légèreté et de modernité. S’en emparent alors les célèbres e-shop britanniques Asos et Urban Outfitters qui déclinent la moustache et l’apposent sur des sacs à main, boucles d’oreilles, vêtements en tout genre et même sur des mocassins. En 2010, la moustache entre dans la cour des grands puisque Vivienne Westwood fait défiler ses mannequins avec des duvets dessinés au maquillage.
Phénomène de société ?
La moustache peut aujourd’hui être considérée comme un phénomène de société. En effet, au même titre que la mini-jupe en son temps, elle est porteuse d’une manière de penser et de véritables valeurs sociétales. A quand une lecture sociologique de la moustache ?
En effet , plus qu’une simple mode éphémère , la tendance moustachue perdure et se fait l’écho d’une nouvelle approche du poil.
Retour dans les années 1990, le métrosexuel règne en maitre. Résultat, la moustache est considérée comme négligée, sale et surtout réservée à quelques grabataires… Adieu pilosité faciale et bonjour crème hydratante et gommages pour hommes. Mais en 2010, retournement de situation, la moustache revient, arboré par les plus hypes des people comme Johnny Depp et les fameux hipsters. Elle se porte façon dandy du XXème siècle ou carrément Magnum pour une virilité forte et assumée empruntée aux années 1980. Dans le monde de l’entreprise, le poil est à nouveau acceptable. Ainsi ,même la très stricte Disney World Company a ré-autorisé le port de la moustache .
Au-delà d’une simple mode, la moustache s’inscrit dans une tendance plus large. On note en effet un certain retour à l’ancien et au local. Peut-être une façon de se protéger (au moins psychologiquement !) d’une mondialisation parfois effrayante. En tout cas, jamais les fripes et le vintage n’ont connu de si beaux jours, il en va de même au niveau de la beauté avec la valorisation du maquillage bio ou de la déco avec le boom du « do it yourself ». Le retour au vieux est partout. En témoignent l’étonnante mode des couches valables ou le succès du vélib.
Une nostalgie de l’ancien, une peur de l’avenir… La moustache peut dans une moindre mesure incarner ces questionnements, tout en apportant élégance et décalage à celui qui la porte.