J’ai choisi aujourd’hui de vous expliquer comment j’analysais les publicités et les tableaux  pour pouvoir mettre en lumière les ressemblances ou les différences de représentations du luxe entre les tableaux représentant la royauté et les publicités contemporaines des marques de luxe. Je me suis rendue compte que je postais mes analyses sans vraiment expliquer comment j’analysais et je comprenais la publicité ou le tableau. Je vous dois donc quelques explications…

LA MISE EN SCENE

Le contexte

Ce concept revêt plus d’importance pour les tableaux car le contexte historique entre en jeu. L’histoire du portrait se confond avec l’idée de pouvoir : profils de médaille sur les monnaies romaines, orants de profils surmontés de leur ange gardien sur les bas côtés des retables religieux, particulièrement dans la peinture flamande, puis pour les premiers portraits florentins, les profils gracieux contribuent à montrer le passage du portrait « médaille » au portrait « théâtralisé ». On retrouve ce cadrage au XX° siècle dans les photographies d’artistes exécutées par le célèbre studio d’Harcourt. Les objets ou accessoires qui accompagnent dans les temps modernes la représentation d’une femme sont des signes qui désignent à chaque fois l’idée qu’on doit se faire du sujet représenté.

Concernant les publicités contemporaines, (j’ai déjà eu l’occasion d’analyser une publicité de Chanel et Céline), le contexte se réduit aux vêtements mis en lumière à travers la publicité, notamment au niveau des couleurs, des formes qui révèlent aussi l’humeur ambiante de la société. La mode est donc le miroir où se refléterait la société : elle dit ses joies ou ses anxiétés, ses enjeux, son éthique, sa transformation des valeurs du monde, ce à quoi elle attache du prix parce que c’est rare ou cher et ce qu’elle ignore ou méprise. La mode, comme bien d’autres arts, dit autant par ce qu’elle affirme haut et fort que par ce qu’elle tait. Petite anecdote relatée par Roland Barthes dans son livre Le Système de la mode où il montrait que, derrière la mode, il y avait une expressivité, notamment concernant l’évolution des longueurs des jupes. Lorsque le climat social est plutôt difficile, les jupes s’allongent : on se referme sur soi-même et on adopte un profil bas. A l’inverse, lorsque le climat social est au beau fixe, les jupes raccourcissent.

Le décor

Le décor est très important car il permet de situer la scène représentée. Les couleurs et les objets symboliques apparaissent comme des éléments incontournables pour comprendre et approfondir l’analyse. Ces deux thèmes contiennent énormément de symbolique pour interpréter et comprendre de façon plus précise le message visuel. Les couleurs permettent d’illustrer une ambiance, une atmosphère qui donne au spectateur un premier ressenti. Chaque couleur, prenons par exemple le bleu, peut être indice de « paradis » s’il est clair et solaire, indice d’enfer et de nuit s’il vire au foncé. La manipulation des couleurs a un pouvoir symbolique fort, notamment au niveau de l’impact visuel que celles-ci peuvent avoir.

Les objets symboliques présentés dans la scène doivent aussi être analysés. Vocabulaires de la peinture, de la publicité, ils mettent en lumière le milieu social de la femme représentée ou emportent le spectateur dans l’environnement désiré par la marque. Celui-ci est souvent l’extrapolation de ce que la marque veut représenter à travers la femme, le décor permet d’aller plus loin dans la réflexion ou d’emmener le spectateur vers des destinations que le vêtement ou la femme ne peuvent représenter.

La mise en page 

Architecture du message visuel, la mise en page cadre aussi les sentiments du spectateur face au premier regard. Qu’est-ce que le spectateur perçoit en premier, par conséquent quel est le produit mis en promotion ? Que veut-on que le spectateur retienne du message publicitaire ?