Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Marie-Antoinette 1775, Jean-Baptiste Gauthier Dagoty

 A la cours du roi soleil la beauté devient un véritable feu d'artifice dans lequel le naturel n'a pas sa place. C'est la période des grands excès dans le domaine de la beauté. Cette dernière passe par un teint extrêmement blanc relevé de rose aux joues et d'un rouge à lèvre bien marqué afin de faire ressortir cette précieuse pâleur. En effet, à la cours, le blanchiment de la peau était une nécessité sociale à laquelle personne n’échappait, et pour cause, elle marquait le rang social des partisans. On est maquillé à outrance, du matin jusqu'au soir, parfois même avant le couché. On essaye à tout prix de camoufler les boutons, ne les laissant ainsi plus respirer au point d'abîmer d'avantage la peau. On préfère cacher la saleté plutôt que de la laver. C'est également l'âge d'or de la fameuse « mouche », qui avait pourtant fait ses premiers pas dans l'antiquité en Égypte et à Rome. C'est un grain de beauté artificiel fait de velours que l'on colle sur la peau destinée à faire ressortir le teint pâle et à cacher les imperfections dont les boutons mais également les traces d’herpès et de syphilis. Cette dernière avait aussi une dimension symbolique, permettant ainsi de transmettre des messages ; à l’œil la passionnée, au coin de la lèvre la coquette, sur la joue la galante et sur le décolleté, la provocante. Tant de petits messages codés. Le maquillage prend de telle proportion qu'on va jusqu'à songer à une taxe. Mais la moitié du XVIIIe siècle va donner un nouveau tournant à la beauté de la cours royale de France. 

Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Marie Antoinette 1769, à l'intention du Dauphin pour qu'il puisse connaitre sa future épouse, Joseph Ducreux


Au cours du XVIIIe siècle, la révolution des idées va jusqu'au domaine de la beauté. C'est Marie-Antoinette qui sera la grande ambassadrice de cette nouvelle beauté dite « naturelle ». En effet, l'art de se farder sous Marie-Antoinette présentait des aspects extrêmement dangereux pour la santé, la céruse – nom utilisé pour qualifier la fameuse poudre blanche- était composée de produits nocifs tel que l'oxyde de plomb, l'arsenic mais aussi le bismuth. Tant de produits qui, en passant par la peau, attaquait directement les os du visages et entraînaient d'énormes conséquences physiques pouvant aller jusqu'à la mort. Les grandes avancées médicales de l'époque ont permis de mettre en lumière ces nuisances, au point que la reine décide d'alléger son maquillage, allant jusqu'à entraîner la disparition du rituel du maquillage. Cette grande avancée vers le naturel va pourtant choquer les courtisans. Mais la nature est bien faite pour Marie-Antoinette, on dit d'elle qu'elle a un teint naturellement blanc ce qui lui permis de se passer sans compromis de cette « poudre miracle ». Sans compromis ? Pas tout à fait. En réalité certains historiens s'accordent à dire qu'elle mangeait des tablettes d'arsenic pour se rendre volontairement anémique et avoir cette pâleur si convoitée. Néanmoins, on lui reconnaît sans hésitation de soigner sa peau avec grand soin, son secret résiderait dans le vinaigre qu'elle appliquait sur sa peau. Elle va aussi demander à son parfumeur de lui préparer des produits anti-rides et hydratants. Il en était fini du maquillage qui servait de camouflage!

Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Marie-Antoinette 1783, Élisabeth Vigée Le Brun


Outre une peau naturelle, son second secret de beauté résulte dans sa coiffure, son coiffeur, Jean François Autier dit aussi Léonard était un véritable artiste, adulé pour ses coiffures architecturales d'où jouissait aussi bien des oiseaux que des bateaux. Marie-Antoinette aimait les coiffures démesurée en hauteur comme en volume dans lesquelles on pouvait aussi bien voir des plumes que des fleurs.
Pour le moins, cela n'empêche pas la reine de rester simple, conforme aux nouvelles idées, le docteur Tronchet incitant les femmes à s'ébattre dans la campagne dans des tenues simples avec des jupes courtes et des talons plats ; de même que l'Abbé Prévost qui exalte dans ses romans l'image de la beauté de la campagne, saine et naturelle. En effet, au Petit Trianon, la reine délaisse les corsets et les coiffures sophistiquées pour des choses plus simple comme en témoigne la peinture d'Elisabeth Vigée-Lebrun.

Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Coiffure inspirée du bateau La Belle Poule (1765)

Secret de Beauté n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette d'Autriche

Marie-Antoinette au Trianon, Élisabeth Vigée Le Brun


Bibliographie: Marie-Antoinette, l'insoumise de Simone Bertière Journal de Léonard, coiffeur de Marie-Antoinette Marie-Antoinette de René Benjamin   Émissions: Secret d'histoire de Stephane Bern et La beauté de Janane Boudili Documentaire: Marie-Antoinette, la véritable histoire France 2