Née le 28 novembre 2025 à Varsovie, la grande et brillante réalisatrice franco-polonaise Agnieszka Holland est l’une de mes réalisatrices préférées de notre temps. Son cinéma est marquant par une très forte personnalité intime lié à la vécue de la réalisatrice. Une cinéaste engagée qui exprime ses opinions avec force et conviction avec comme seule arme sa caméra.
Son dernier film Green Border prouve une nouvelle fois sa volonté d’affirmer sa voix au-delà des frontières, des images forts, des actes à la limites du supportable qui montre la violence, la haine et la barbarie des hommes.
Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. À La frontière entre le Belarus et la Pologne, synonyme d’entrées dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militants aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun, gardes frontières, activistes humanitaires, population locale, tente de jouer sa partition…
Agnieszka Holland dans Green Border, filme l’échec de l’humanité, sa déchéance animale ou aucune vie ne mérite d’exister, les armes s’expriment sans cesse vers ceux et celles qui fuient la guerre …pour découvrir l’enfer. Un autre monde où les dirigeants politiques en costumes cravates décident de qui doit vivre où mourir selon son pays de naissance et son statut social.
Alors oui la violence des images font froid dans le dos, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une fiction, mais la triste réalité des immigrés qu’on traitent volontairement mal pour prouver notre supériorité, au nom de qui avons-nous le droit de vivre ou mourir sur un être humain peu importe ses origines ?
En quoi, sommes-nous si détestables à exploiter les fragilités des familles qui risquent tout pour une nouvelle vie plus sereine ?
Green Border soulève des questions importantes, nous met face à nos responsabilités régulièrement négligées par lâcheté ou par l’égoïsme avec en supplément la fameuse phrase du bienvenue… qu’ils retournent dans leur pays !
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Mitra Etemad