Arabie Saoudite, dans les années 90. Le nouvel instituteur, Nader, arrive dans un village isolé. Il rencontre Norah, une jeune femme en quête de liberté. Leur relation secrète, nourrie par l’art et la beauté, va libérer les forces créatrices qui animent ces deux âmes sœurs…malgré le danger.
Tawfik Alzadi le réalisateur :
J’ai une passion pour l’art depuis l’age de neuf ans, en particulier pour la musique. J’ai grandi dans un environnement ouvert à la création, entouré de magazines et cassettes audio à une époque, les années 1990, où l’art n’etait pas autorisé dans les lieux publics en Arabie Saoudite. Je restais cependant profondément convaincu qu’une fibre artistique était présente en chacun de nous. J’ai commencé à réaliser des courts-métrages en 2006, avant même que les salles de cinéma ne soient ouvertes dans le pays. J’ai donc éprouvé le même sentiment que mes personnages, mais du point de vue d’un cinéaste qui fait des films alors qu’il n’y a pas d’endroit où les montrer.
Norah, elle est belle, merveilleuse, rêveuse, elle rêve de liberté et d’émancipation, mais au retour elle ne reçoit que pression et noirceur, de son passé elle ne sait pas grand chose, de son présent ses sublimes yeux noires sont voilés, comme une barrière infranchissable entre elle et la société…mais de quelle société parle-t-on ? Celle où les droits fondamentaux des femmes sont totalement bafoués impunément par les hommes ?
Celle où les mariages arrangés sont rois ? Oui, certainement et cela tard à disparaître, on constate des avancés dans les grandes villes, mais les villages conservent précieusement ses traditions barbares qui avantagent particulièrement les hommes.
Norah refuse la fatalité de la soumission, à l’arrivé du professeur, elle se sent revivre, une relation de confiance s’installe entre eux, elle est fascinée par ses connaissances artistiques, lui, il admire sa beauté, le cinéaste à fait le choix intelligent et combien intéressant d’une relation hors norme, ni sexe, ni désir, mais une vraie volonté d’offrir à Norah, une part de rêve qu’on lui refuse, la sincérité fascinante du duo offre une palettes d’émotions incroyablement belles, même si sa beauté sublime est cachée par son voile noir, la caméra dévoile les sentiments ressentis par la magnifique brune.
L’évolution des personnages reflètent la volonté du cinéaste d’imposer son amour de l’art et sa puissance inconsidérée de changer les mentalités, et les barrières religieuses et patriarcales qui refusent de s’ouvrir au monde.
La qualité photographique du film respire la sensualité, discrète et très présente à la fois, Norah une personnalité forte, un regard qui voit au-delà de son voile, Nader, comprend ses attentes, seront-ils affrontés les geôliers qui refuse la lumière clairvoyante de la tolérance ?
Norah un diamant brut qui se dévoile au fur et à mesure que l’histoire avance, son charme irrésistible et sa richesse artistique font de cette œuvre l’un des plus beaux films de 2024.
Maria Bahrawi (Norah), une sublime comédienne saoudienne dévorée l’écran, elle offre au spectateur une leçon de cinéma magistrale, son duo avec Yagoub Alfarhan ( Nader), une bénédiction pour nos yeux, ils instaurent une ambiance mystique follement sensuelle, dans laquelle on s’engouffre dès les premiers instants.
Informations Pratiques :
Titre : Norah
De : Tawfik Alzadi
Avec : Maria Bahrawi, Yagoub Alfarhan, Aixa Kay
Genre : Drame, Romance
Durée : 1h34
Distributeur : Nour Films
Date de sortie au cinéma : 16 octobre 2024
Mitra Etemad