A Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle l’institutrice donneuse de l’eçons, Anne la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny le garde-champêtre fan de…Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens…mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui Les Barbares ?
Julie Delpy réalisatrice :
J’aime parler de sujets qui ont une valeur à mes yeux mais sur ce ton qui est plus à même d’attirer les spectateurs sans leur faire la leçon. J’aime les comédies qui ont du sens, poussent à la réflexion. Il y a aussi peut-être une raison économique à ça : il est plus facile de monter des comédies en France. Encore que, Les Barbares est un contre-exemple, à cause de son sujet, il n’a pas été facile de le monte financièrement. Ce film veut avant amuser les gens, tout en ayant un sous-texte. Sans être innocent pour autant : tous les tableaux du film, qui précèdent les 5 actes sont liés aux guerres de religion, coloniales, à la prétendue supériorité blanche. Ça vient, là encore, de mon éducation. Penser qu’une race, une religion, ou une personne est inférieure aux autres est totalement inacceptable. Ici, je l’ai fait d’une manière imagée, chaque acte est illustré par des grands moments de musique classique, avec le choix spécifique de Beethoven et Mozart.
Les Barbares derrières ses aires de comedie bien franchouillarde, cache des profondes blessures qui hélas malgré les années ne se cicatrisent toujours pas, genre d’opinions qui gâchent toute tentative d’ouverture d’esprit vers ceux et celles qui à un moment de leurs vies doivent quitter leur terre natale.
La réalisatrice Julie Delpy, tire à balles réelles contre une société fermée et raciste, refusant toute tentative de solidarité avec les immigrés sauf les ukrainiens…
La religion cause problème, peu importe l’urgence de la situation, les préjugés sur les immigrés musulmans bloquent systématiquement l’ouverture d’esprit attendue. Les ukrainiens sont-ils devenus des mains-d’œuvre de qualités ?
Un enfant ukrainien mérite un avenir meilleur, contrairement à un petit syrien à qui la société impose bombe et insécurité et une espérance de vie extrêmement courte ?
Un enfant syrien est-il plus bête qu’un petit ukrainien ? La question révolte et pose le doigt sur le racisme de la société, gratuitement chaque jour des mots, des coups tombent sur des enfants et même des adultes immigrés à qui une deuxième chance est automatique refusée d’un tampon rouge.
« Alors STOP, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit »
Les Barbares , un excellent long-métrage qui avec beaucoup de bienveillance et subtilité tente de réveiller les esprits malades, une tentative noble et honnête vers un monde meilleur.
Julie Delpy toujours aussi perfectionniste, soigne sa mise en scène et son écriture, pour un résultat particulièrement réussi.
Le casting cinq étoiles du film, garantie au spectateur un grand moment de cinéma, avec des performances de très grandes qualités, comme c’est le cas avec Sandrine Kiberlain, Julie Delpy elle-même, Laurent Lafitte, Zidane Barki, India Hair, Jean-Charles Clichet.
Informations Pratiques :
Titre : Les Barbares
De : Julie Delpy
Genre : Comédie
Durée : 1h41
Distributeur : Le Pacte
Date de sortie au cinéma : 18 Septembre 2024
Mitra Etemad