Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autre, elle cache un secret : depuis sa naissances, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle une femme à barbe mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d’etre rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’epouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence, qu’elle ne veut plus cacher. Abel sera-t-il capable de l’aimer quand il découvrira la vérité ? 

Librement inspiré d’une histoire vraie 

Stéphanie Di Giusto la réalisatrice de ce chef-d’œuvre se dévoile :

« Après mon premier film La Danseuse, je voulais prendre le temps d’ecrire. L’ecriture est le moment de création le plus précieux pour moi, un moment où tout est encore possible, où l’on se sent libre. Suite à la mort de mon père, j’ai ressenti un grand vide et un sujet s’est imposé. Après Loïe Fuller, j’ai croisé le chemin d’une autre femme hors du commun : Clémentine Delait. Une femme à barbe qui connut la célébrité au début du Xxème siècle. Ce visage féminin avec une barbe me fascinait. J’avais des photos, un regard, un mystère à explorer»

Rosalie fait partie des films qui durent indéfiniment dans nos souvenirs, d’abord par son histoire, mais également par le regard impitoyable de la société sur ce genre de problématique,particulièrement quand cela concerne la gente féminine. 

Il brille par l’intelligence de sa mise en scène qui refuse catégoriquement les clichés, et met l’accent sur la femme forte et déterminée qui au-delà de sa différence s’autorise une vie normale au près d’un homme qui elle l’espère finirait par l’aimer au-delà de sa particularité. 

Dans le rôle de Rosalie, nous retrouvons la sublime Nadia Tereszkiewicz, qui offre une performance titanesque à la Virginie Efira, la même précision, la même puissance, cette présence viscérale à l’écran qui instantanément hypnotise son public.  Le contraste entre sa beauté cristalline et le physique pas très avantageux de son personnage est maîtrisée avec autant d’exactitude qu’un chef d’orchestre.

A ses côté, dans le rôle du mari, Benoit Magimel, qui signe ici, sa plus belle performance, il est habité de son personnage du début jusqu’à la fin, et parvient avec une aisance remarquable à capter notre attention. 

Rosalie, une œuvre sublime qui pousse à la réflexion et fascine à la fois par l’ambiguïté de Rosalie, et l’evolution de son personnage forte, intelligente. Éblouissante  par sa beauté d’âme et sa générosité du cœur, le tout  malgré la malveillance des regards sur elle,  qui même à notre époque rejette toutes sortes de différences. 

Un film sans aucune fausse note, qui explore l’homme par son horreur et par sa faiblesse qui au-delà des apparences, restent un animal préhistorique dans sa rage collective et meurtrière. 

La richesse française de son casting et la beauté des performances de Benjamin Bioley, Guillaume Gouix et le grand et combien talentueux Gustave Kervern, place Rosalie en haut de la  liste des César 2025.

Informations Pratiques :

Titre : Rosalie 

De : Stéphanie Di Giusto 

Avec : Nadia Tereszkiewicz, Benoit Magimel, Benjamin Bioley

Genre : Drame, Historique, Romance 

Durée : 1h55

Distributeur : Gaumont 

Date de sortie au cinéma : 10 avril 2024

Mitra Etemad