Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. À la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, synonyme d’entrées dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun, garde frontalières, activistes humanitaires, population locale, tente de jouer sa partition…

Note de Agnieszka Holland la réalisatrice de cette œuvre magnifique :

Après la seconde Guerre Mondiale, les pays occidentaux ont compris que le droit d’asile devait être un droit fondamental pour intégrer moralement des sociétés brisées et répondre aux défis de l’inégalité. Le respect de ce droit s’est progressivement érodé ces dernières années dans l’Union européenne, qui se transforme en forteresse tandis que ses ennemis, comme Poutine et Loukachenko, utilisent la guerre et la misère des réfugiés fuyant les conflits comme une sorte d’arme hybride. 

Le destin de ces migrants et la catastrophe humanitaire à laquelle ils étaient confrontés à moins de trois heures de Varsovie m’ont ému : j’y voyais quelque chose de symbolique et peut-être l’est premiers signaux d’un drame pouvant conduire à l’effondrement moral de notre monde.

Le cinéma n’est pas complètement impuissant, il peut montrer la vérité sur le monde et le destin humain de manière polyphonique, à partir de différents point de vue. 

GreenBorder,  un film fort autant par le message véhiculé que par sa mise en scène d’une puissance inouïe, la face sombre de l’humanité se film, sans filtre et sans aucune barrière politique où religieuse. Ce que le public découvre reflète à la perfection l’époque que nous vivions et les préjugés qui nous ont été inculqués par une société manipulée par les politiques corrompus. 

Si les catastrophes humanitaires se sont enchaînés ses dernières années, rejoignent par des guerres et des conditions de vie invivables  poussant les habitants à partir, loin de chez eux, abandonnant derrière eux des souvenirs d’une vie, dans l’espoire de reconstruire d’autres plus agréables… ils se heurtent frontalment à une vérité dans laquelle le mot humanité n’a  plus aucun sens, les refugies sont dépouillés de leurs biens, et abandonnés à la merci des frontaliers qui sans cesse les repoussent vers un no man’s land ou la noirceur de la haine règne en maître. 

La cinéaste à fait le choix de noir et blanc, cela appuie fortement le sentiment de détresse qui se dégage des images, les spectateurs ressentent le désespoir des protagonistes, mais également une vérité d’une folie honteuse, car oui, chacun et chacune de nous sommes responsables de ce changement politique, ouvrant la porte à une immunité meurtrière de nos dirigeants.

Cette famille syrienne à qui aucun état n’accepte d’accorder le droit de vivre en toute sécurité, représente à la perfection la triste réalité des mentalités individuelles qui petit à petit nous entraînent sous l’eau emportant avec lui tout espoir d’une vie meilleure. 

Voir GreenBorder n’est pas un choix, mais un devoir d’humanité, une main tendue, une aide précieuse apportée sans rien attendre au retour, il est grand temps de changer les mentalités, le bonheur n’est pas réservé à une catégorie de la population, nous n’avons pas le monopole de voir nos enfants grandir en sécurité alors que à quelques heures d’avions de la France petits et grands rêvent d’un plats chauds et d’une maison chauffée été un avenir radieux.

GreenBorder un chef-d’œuvre d’humanité

Informations Pratiques :

Titre : Green Border 

De : Agnieszka Holland 

Avec : Jalal Altawil , Maja Ostaszewska , Ben Djantis

Genre : Drame 

Durée :2h

Distributeur :  Condor Distribution 

Date de sortie au cinéma : 7 février 2024

Mitra Etemad