Paris, 1894.
Qui est Fanni qui prétend s’être laissé enfermer volontairement à l’Hopital de la Salpêtrières ? Cherchant sa mère parmi la multitude des femmes convaincues de « folie», Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune.
Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondaines s’y presseront. Dernier espoir d’echapper au piège qui se referme…
Le réalisateur Arnaud des Pallières se confie sur l’origine du projet
En janvier 2019, Jonathan Blumental, jeune producteur, est venu proposer au binôme de travail que je formais avec la scénariste Christelle Berthevas, de réfléchir à un film sur l’histoire du « bal des folles » de la Salpêtrière.Il avait découvert cet événement par hasard sur Wikipedia et, pour des raison personnelles, désirait produire un film à ce sujet. Cette histoire était pour nous une totale découverte (c’était un an avant la parution du roman de Victoria Mas, qui a contribué à la faire connaître) mais nous avons immédiatement senti l’occasion d’un film sur la condition des femmes… et pas seulement au XIXe siècle. En commençant nos recherches, nous nous sommes vite enthousiasmés à l’éventualité d’un film exclusivement féminin. Nous avions fini d’ecrire une première version de notre scénario lorsque nous avons entendu parler de la sortie prochaine du roman, que nous avons préféré ne pas lire. Notre producteur n’a pas jugé pertinent de prendre les droits du livre. Nous voulions raconter le quotidien de ces femmes pauvres enfermées à la Salpêtrière, selon les critères qui relèveraient aujourd’hui de l’arbitraire le plus pur.
Captives, comme son nom l’indique si bien, raconte l’histoire incroyable des femmes dans les classes populaires et la bourgeoisie, qui se trouvent captives dans un asile, qui ne seulement ne les soignent pas, mais les conservent soigneusement dans un état de dépendance physique et émotionnelle à la merci des soignants hors du contrôle.
Une ambiance glaçante où par moment un brin de lumière apporte un vent d’espoir à ses oubliées du monde extérieur, une micro société où le temps n’existe plus face à la lenteur des minutes qui avancent péniblement dans ce chaos sédater d’illusion d’une guérison éventuelle.
L’ambiance générale, le travail de la photographie et la mise en scène sont d’une très grande sensibilité, les performances remarquables des protagonistes apportent crédibilités, et font du film un récit à impact hors norme.
Mélanie Thierry ( Fanni) est toujours aussi juste dans ses émotions, mais celle qui nous envoûte est belle et bien Yolande Moreau ( Camomille), jouant la folie avec une aisance impressionnante, son personnage bénéficie d’un soin particulier qui ne peut être joué que par cette incroyable comédienne française qui à chaque film nous marque par sa puissance d’interprétation illimitée et si agréable à l’écran.
Sans oublier le duo Josiane Balasko ( Bobotte), et Marina Foïs ( La Douane),ainsi que la grande Carole Bouquet ( Hersilie),et son jeu élégant et audacieux. Nous avons également l’immense plaisir de retrouver la si belle et douce Lucie Zhang ( Amanite).
Captives, une expérience cinéma fascinant,qui marque le public par son cadrage éblouissant qui font de nombreuses scènes des instants de grâce dont seul le cinéma français connaît le secret.
Informations Pratiques :
Titre : Captives
De : Arnaud Des Pallières
Avec : Mélanie Thierry, Josiane Balasko, Marina Foïs, Yolande Moreau
Genre : Drame, Historique, Thriller
Durée : 1h50
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Date de sortie au cinéma : 24 Janvier 2024
Mitra Etemad