Deux jeunes femmes se réveillent chaque matin aux portes du palais de justice pour pouvoir assister au procès hypermediatisè d’un tueur en série qui les obsède et qui a filmé la mise à mort de ses victimes. Cette obsession maladive les conduira dans les recoins les plus sordides du Dark Web, là où les vidéos de meurtres se vendent aux enchères.
Pascal Plante, le réalisateur se confie :
Selon l’internet Movie Database ( lMDb), on compte plus de 5000 films ou séries répertoriés sous l’etiquette « serial killers». La fascination morbide qui leur est consacrée atteint aujourd’hui son paroxysme avec toutes les séries de « true crime» qui affluent chaque mois sur les Netflix de ce monde. Cette fascination débute dès l’arrestation du suspect. À chaque procès médiatisé, c’est inévitable : des « groupies» s’ameutent dans les salles d’audience. Et elle sont majoritairement des femmes.
Les Chambres Rouges, certainement l’un des plus beaux films de ce début d’année, un rythme intense qui nous garde en alerte, un scénario crédible et une mise en scène parfaitement maîtrisée, offrants un très grand moment de cinéma au spectateur qui certe en sortira KO, mais heureux d’avoir vécu des émotions sincères, et surtouts des performances d’une puissance inouïe.
Si le procès du tueur en série est le fil rouge de l’histoire, le cinéaste nous fait vivre deux histoires ou plutôt deux obsessions morbides en parallèles. L’un est un criminel et sera jugé pour ses actes odieux, les deux autres personnages du film, sont deux jeunes femmes aux aparences sans histoires, cachant des fantasmes les plus inavoués trouvant leur sources dans les actes barbares d’un tueur.
Le film place le spectateur à la place de là justice, avec sans cesse des fausses routes qui nous balancent du bon et mauvais côté du cette humanité qui n’a plus rien d’humain que son apparence physique, cela concerne le côté visible de l’histoire, mais le cinéaste ne s’arrête pas en si bon chemin et pimente son scénario, avec la force maléfique de dark web, qui conserve comme des trophées les images des agressions, visibles pour les plus généreux, assoiffés et obsédés de ce qui se fait de plus horribles chez l’homme.
Kelly-Anne (Juliette Gariepy ), porte clairement le film, une performance hypnotique, l’obssesion est si joliment joué par cette magnifique comédienne, qu’on y croit totalement, elle vole la vedette au tueur et devient le lien qui lie le spectateur au procès, avec son acolyte Clementine ( Laurie Fortin-Babin), elles forment un duo aussi inattendu que particulièrement inquiétant…, jusqu’où seront-elles prêtes à s’investir dans leurs investigations malsaines pour nourrir leurs soifs de sensations fortes, où au contraire elles veulent à leurs échelles démasquées le tueur ?
La puissance impressionnante de Les Chambres Rouges, se trouve exactement dans son positionnement de laisser le choix aux spectateurs quant aux destins de ses personnages.
Informations Pratiques :
Titre : Les Chambres Rouges
De : Pascal Plante
Avec : Juliette Gariepy, Laurie Fortin-Babin, Elisabeth Locas
Genre : Thriller
Durée : 1h58
Distributeur : ESC Films
Date de sortie au cinéma : 17 Janvier 2024
Mitra Etemad