ANDREA ARRU : je sais ce qu’est le harcèlement, je l’ai vécu sur mon corps et dans ma tête

Le Iene, mardi 12 décembre, capture d’écran

Dans Le Iene (Les Hyènes) de mardi soir, une émission d’actualités satyrique très populaire sur Italia 1, en Italie (comme son nom le laisse supposer), le jeune acteur Andrea Arru a tenu un monologue très émouvant.

Le comédien de 16 ans, rendu populaire dans le monde grâce à la série Ag3nda (Di4ri) sur Netflix, a évoqué le harcèlement qu’il a vécu plus jeune. Debout dans un costume noir (la marque de l’émission), mains dans les poches, Andrea a prononcé son discours dont nous vous proposons une traduction.

Je sais ce qu’est le harcèlement, je l’ai vécu sur mon corps et dans ma tête. Je m’y suis heurté comme  une collision frontale qui m’a fait sortir de l’enfance.

Le mien est un cas particulier, mais c’est toujours un cas particulier qui te rend différent des autres, ceux avec qui tu voulais jouer, mais qui te voient, au contraire, comme celui à isoler, à blesser, à éliminer.

à 8 ans, mes parents m’avaient inscrit dans une agence de mode, et ma photo s’est retrouvée dans le journal. Une chose aussi bizarre n’était jamais arrivée dans mon  village. Mais pour qui je me prenais  ? Ils ont commencé à me balancer des insultes horribles, à m’affubler de surnoms qui cognent encore dans ma tête.

Tous les jours, je rentrais chez moi en larmes. Puis j’ai commencé à me battre pour me défendre. Je me suis senti tout de suite mieux. Mais en vrai, je ne faisais que reproduire la même violence que je subissais.

J’ai dû changer d’école, parce que tous les jours finissaient en bagarre. C’est seulement quand j’ai réussi à en parler que j’ai compris que ma force n’était pas dans mes muscles, mais dans la capacité de transformer cette rage en fierté de ce que j’étais. Dès lors, plus personne ne pouvait plus me faire du mal. J’ai appris à être mon super héros, en réalisant mon rêve d’être acteur.

L’acteur sarde, ému, poursuit en s’adressant aux jeunes victimes de harcèlement.

Si tu vis toi aussi un tel cauchemar, qui te parait sans issue, crois-moi, ce n’est pas comme ça. Tu n’es pas seul.

Parle à tes parents, à tes profs.

Demande de l’aide à ceux qui t’aiment. Et s’ils te font sentir différent, n’aie pas peur. Ta différence est ton don : elle te rend unique et spécial.